Devant le Tribunal : l’apprenti-chauffeur et le sac à main de la passagère

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Devant le Tribunal

Le vendredi 14 février 2025, M. Adama a comparu devant le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 pour répondre de faits de vol portant sur la somme d'un million 317 500 FCFA. À la barre, le prévenu n'a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés.

 

Le 4 décembre 2024, B. Fatim, commerçante de son état, prend le car de 18h30 à Koudougou pour regagner Ouagadougou. En cours de route, elle se sent mal et décide de chercher ses médicaments. Elle prend son sac à main, contenant la somme de 1 317 500 FCFA et son téléphone portable. Après avoir pris ses médicaments, elle repose son sac sur ses genoux. À son arrivée à la gare, elle remarque que son sac est tombé dans le car sans qu'elle s'en aperçoive. Étant donné qu’elle portait deux sacs ce jour-là, elle prend celui qui se trouve à côté d’elle pour rentrer chez elle. Ce n'est qu'à la maison qu'elle se rend compte qu'elle n'a pas pris le bon sac. Elle tente immédiatement de joindre son téléphone en vain. Le lendemain, après de multiples tentatives, l’apprenti-chauffeur décroche finalement et lui confirme qu’il a trouvé le sac et qu’elle peut venir le récupérer. Un rendez-vous est fixé pour 16 heures.

 

Dame Fatim se rend alors à la gare de Tampouy où elle retrouve l’apprenti-chauffeur qui lui remet le sac. Cependant, l’argent a disparu entre-temps. Le chef de gare est informé et l'affaire est portée à la police.

 

Lors de l’audience, l'accusé explique qu’il a retrouvé le sac dans le car aux environs de 21h48. Il affirme avoir ouvert le sac et constaté qu'il contenait la somme de 1 317 500 FCFA. Il explique ensuite avoir informé le chauffeur, qui lui aurait demandé de placer le sac dans un petit coffre à l’intérieur du car et de le verrouiller. Le prévenu ajoute qu’il a ensuite pris le téléphone de la victime avec lui, au cas où elle l'appellerait. Il indique également qu’avant de ranger le sac, il avait appelé O. Yacouba pour laver le car, et que ce dernier savait où le sac avait été mis.

 

Le lendemain, M. Adama et son chauffeur embarquent pour Koudougou. Arrivés à destination, l'accusé constate l'appel en absence du propriétaire du sac. Yacouba a rappelé et c'est le mari de la victime qui a répondu. Le rendez-vous pour la remise du sac a alors été fixé. C’est lors de son arrivée à Koudougou que l’accusé découvre, après avoir vérifié dans le coffre, que l’argent a disparu.

 

Le Tribunal demande si le coffre a été forcé et qui détenait les clés. L'accusé répond que non, le coffre n'a pas été forcé, et qu’il était le seul à détenir les clés. Il précise que les clés des coffres des différents cars étaient identiques et pouvaient donc ouvrir le coffre du car.

 

Le Tribunal fait remarquer qu’il aurait dû immédiatement fouiller le téléphone de la victime pour essayer de joindre une de ses connaissances afin de la prévenir. L'accusé indique qu’il n’a pas agi ainsi parce que le chauffeur lui avait demandé de garder le sac jusqu’au lendemain.

 

Le procureur réplique que les explications de l’accusé ne sont pas cohérentes. Selon lui, lors de son audition au parquet, le chauffeur a indiqué qu'il n'avait jamais demandé à l’accusé de garder le sac dans le coffre, mais plutôt de le conserver auprès de lui. L’accusé réfute cette déclaration.

Le procureur ajoute que l’accusé était censé dormir dans le car pour en assurer la surveillance, mais qu’il a choisi délibérément de rentrer chez lui, en sachant qu’il avait laissé une somme d'argent importante dans le car. Il souligne que l'accusé aurait dû remettre immédiatement le sac au chef de gare, mais ne l’a pas fait. Selon le procureur, la disparition de l'argent constitue une appropriation frauduleuse de la chose d’autrui.

 

La victime, de son côté, réclame le remboursement de la somme dissipée.

Le procureur demande à l'accusé combien de temps il lui faudrait pour rembourser la somme volée. L’accusé s'engage à rembourser dans un délai de 6 mois. En conséquence, le procureur requiert une peine de 12 mois de prison, avec une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis, ainsi que le paiement de la somme de 1 317 500 FCFA, assorti d'une contrainte judiciaire de 6 mois, en attendant le verdict.

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Ahmadou SERIGNE
Zoodomail.com

 

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