
Le mardi 11 février 2025, K. Mohamed et K. Samuel, tous deux âgés de 20 ans et récidivistes, ont comparu devant le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 pour répondre des faits de vol aggravé ainsi que de détention et consommation illicite de cannabis. En l’espèce, ils sont poursuivis pour avoir soustrait une télévision, une bouteille de gaz, un ordinateur et d’autres biens au préjudice de L. Arthur, avec pour circonstance aggravante que le vol a été commis avec escalade.
Le 22 novembre 2024, K. Mohamed et K. Samuel se sont introduits dans la cour de L. Arthur en escaladant le mur. Ils sont entrés dans la maison et ont volé une télévision, deux décodeurs, un ordinateur, des plats en aluminium et des câbles de branchement. Manque de chance, ils ont été surpris par le maître des lieux et ont pris la fuite en escaladant à nouveau le mur pour se cacher dans la cour voisine, inhabitée. Malgré cela, ils ont été appréhendés par la foule et conduits chez les koglwéogo.
À la barre, K. Samuel n’a pas nié les faits. Il raconte qu’un certain « Koro Marc » leur a indiqué la cour qu’ils devaient cambrioler. Il explique avoir rencontré ce dernier alors qu’il travaillait au parking devant la pédiatrie Charles De Gaulle, où ils fumaient ensemble du cannabis. Il avoue d’ailleurs avoir consommé, le jour des faits, pour 500 FCFA de cannabis. Toutefois, il précise que son acolyte K. Mohamed ne touche pas à la drogue et se contente de fumer la cigarette.
K. Samuel indique avoir rencontré K. Mohamed au Centre de redressement des mineurs en conflit avec la loi, à Laye. Il affirme y avoir été placé le 18 février 2022 après une condamnation de trois ans ferme pour vol. K. Mohamed, lui, a reconnu avoir volé la télévision et la bouteille de gaz. Il avait lui aussi intégré le Centre de Laye le 13 juin 2022, après une condamnation de deux ans ferme pour vol.
À Laye, les deux prévenus ont chacun reçu une formation en mécanique.
Le Tribunal leur a alors demandé si leur première condamnation leur avait servi de leçon. Les accusés ont répondu par l’affirmative.
« Si cela vous avait servi de leçon, vous ne devriez plus revenir ici », a rétorqué le Tribunal.
« On vous a mis au centre pour apprendre un métier et vous réinsérer. Avez-vous payé votre formation ? » a questionné le procureur. « Non », ont répondu les accusés. « Qui vous nourrissait ? », a poursuivi le procureur. « C’est la maison », ont-ils répondu.
« Il y a des gens qui paient pour se former. Mais vous, on vous a formés aux frais de l’État, et une fois dehors, vous reprenez le vol. Donc tant que vous êtes libres, les honnêtes citoyens ne seront pas dans la quiétude, quoi ? » a interrogé une fois de plus le parquet. Les accusés ont répondu en chœur par la négative.
« Et pourtant... », a fait remarquer le procureur.
La victime a confié qu’en réalité, les accusés n’en étaient pas à leur premier forfait. Il affirme que lui et son voisinage ont été victimes de cambriolages à plusieurs reprises. En plus des objets cités, les prévenus auraient également arraché des fils électriques et démonté deux climatiseurs.
Les accusés nient ces accusations supplémentaires et reconnaissent seulement avoir volé une télévision, un ordinateur, des plats en aluminium et des câbles de branchement, objets que les koglwéogo ont d’ailleurs récupérés.
La victime, qui ne souhaite pas se constituer partie civile, n’a rien réclamé.
Le procureur a précisé qu’aucune preuve ne permettait de lier les accusés au vol des fils électriques et des climatiseurs. Par conséquent, ils ne seront pas poursuivis pour ces faits. Il a également demandé la relaxe de K. Mohamed pour les faits de détention et consommation illicite de cannabis. En revanche, il a requis la culpabilité de K. Samuel pour ces mêmes faits.
Concernant le vol aggravé, le parquet estime que l’infraction est caractérisée et que la circonstance aggravante, l’escalade du mur est établie. Pour lui, les prévenus sont des délinquants récidivistes. « Au lieu que leur séjour à la Maison d’arrêt leur serve de leçon, ils n’ont rien compris », a-t-il déclaré.
Le procureur a demandé que les accusés soient renvoyés en prison pour garantir la quiétude des citoyens et a requis une peine de 48 mois de prison ferme ainsi qu’une amende d’un million de FCFA contre chacun d’eux.
Le Tribunal a mis son verdict en délibéré pour le 18 février 2025.
Ahmadou SERIGNE
Zoodomail.com
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