Le vendredi 29 novembre 2024, G. Yacouba et G. Salimata, un couple séparé se sont trimballés au Tribunal de grande instance Ouaga 1. En effet, G. Yacouba accuse son ex-compagne de violation de domicile et coups et blessures volontaires. G. Salimata quant à elle, accuse son ex-mari de menaces de mort et coups et blessures volontaires. A la barre, les deux n’ont pas reconnu les faits.
Courant novembre 2021, G. Salimata débarque chez son ex-mari, G. Yacouba pour lui remettre une convocation concernant la pension alimentaire de leur enfant. S’en suivra une altercation entre les deux ex-tourtereaux. Par la suite, G. Salimata porte plainte contre G. Yacouba qui a son tour porte également plainte contre la mère de son enfant. Les deux se sont expliqués devant les juges.
A la barre, G. Yacouba explique que G. Salimata a fait irruption dans son domicile et s’est illustrée par un comportement négatif qui porte atteinte à son honneur devant sa femme et ses enfants. En l’occurrence, indique-t-il, celle-ci a proféré des injures à son encontre. Il relate que la prévenue est venue lui remettre une convocation concernant la pension alimentaire de leur enfant et il lui a dit de faire pardon, car l’affaire de l’enfant ne vaut pas le coup qu’ils se trimballent en justice et ce d’autant plus que c’est leur enfant à eux deux. A la suite de ses propos, G. Yacouba a fait savoir que l’accusée a commencé à l’insulter. Il a donc tiré son habit pour la faire sortir de la cour, c’est là que G. Salimata l’a empoigné les cols. Il affirme qu’il a essayé s’est débattu pour se dégager en vain car ce jour-là, il ne se sentait pas bien et que c’est sa femme qui a intervenue pour que G. Salimata lâche prise. À ce propos, il montre au Tribunal les stigmates de sa déconvenue sur son cou. Il jure qu’en aucun moment, il a menacé de mort encore moins porté la main sur G. Salimata. Il indique qu’après la dispute, la prévenue lui a dit qu’il va vendre sa cour pour la soigner et réparer son affront. À ce titre, G. Yacouba a réclamé un million de FCFA pour dommages et intérêts et 500 000 FCFA pour les frais exposés non compris dans les dépens.
"Il a essayé de m'étrangler.", déclare Salimata
À son tour, G. Salimata a confié qu’elle est allée remettre une convocation à G. Yacouba concernant la pension alimentaire de l’enfant que celui-ci n’honorait pas depuis 6 mois. À son arrivée, c’est la femme de G. Yacouba qui l’a ouvert le portail et a dit que son mari n’était pas là mais, elle pouvait l’attendre à l’intérieur. Sur ce, la femme lui a donné place dans la cour et lui a même servi de l’eau qu’elle a décliné. Lorsque G. Yacouba est revenu, poursuit G. Salimata, elle a essayé de remettre la convocation et c’est à partir de cet instant que son ex-mari a commencé à l’injurier et a dit qu’il allait la tuer. Elle indique que G. Yacouba a alors attrapé son habit pour la tirer et que c’est là qu’elle a crié et le voisinage s’est précipité pour venir les séparer. G. Salimata déclare que par la suite, l’accusé l’a appelé au téléphone pour menacer de la tuer. Elle fait savoir que l’accusé lui a dit que si elle ne lui remettait pas la garde de l’enfant, il allait la tuer, car sa vie dépend de lui. Elle continue en disant qu’elle a fait des enregistrements des communications où l’accusé proférait les menaces. Elle met donc à la disposition du Tribunal, une clé USB contenant les enregistrements. G. Salimata, dit que l’accusé a tenté de l’étrangler et son cou était enflé. Elle indique également qu’à la suite de l’altercation, elle a fait au moins trois accidents de la circulation en l’espace d’un mois et elle met ces faits sur le compte des menaces de mort proférées par son ex-mari.
Yacouba répond par la négative.
G. Yacouba ne se reconnaît pas dans les déclarations de G. Salimata, il maintient mordicus qu’il n’a pas porté main à celle-ci. Il indique qu’il n’a jamais appelé G. Salimata et ne l’a jamais menacé. Au contraire selon lui, c’est G. Salimata qui a tenté de l’étrangler. Avez-vous un papier qui puisse prouver cela ?, demande le Tribunal. Et à G. Yacouba de répondre par la négative. A contrario, le parquet indique que G. Salimata leur a envoyé un certificat médical qui stipule une incapacité de travail de deux jours et cela atteste les faits des coups et blessures volontaires.
Sur les faits de la violation de domicile, G. Salimata a répété que c’est la femme de G. Yacouba qui lui a ouvert la porte et invité à attendre dans la cour. Et à G. Yacouba de marteler que G. Salimata n’avait pas le droit de venir chez lui sans le prévenir et il estime que cela constitue une violation de domicile.
Et au Tribunal de lui faire remarquer que du moment que c’est sa femme qui a ouvert le portail et inviter D. Salimata à rentrer, cela ne constitue pas une violation de domicile.
G. Salimata relate qu’ils sont restés mariés durant 14 ans et ont eu un enfant. À leur séparation, son ex-mari a retiré l’enfant. Mais l’enfant l’appelait pour lui dire qu’il était maltraité et qu’on lui donnait pas à manger. C’est alors qu’elle a demandé et obtenu la garde de l’enfant.
Pour G. Yacouba, son ex-femme, ne dis pas la vérité. Il ne confie que G. Salimata a abandonné l’enfant depuis 13 ans et est revenu prendre l’enfant. Et lui également a demandé et obtenu la garde de l’enfant en 2021 et il a envoyé l’enfant chez ses parents à Ouahigouya et par la suite, G. Salimata est venu enlever l’enfant et a obtenu par ses manigances, la garde de celui-ci. C’est du reste le nœud de la bagarre entre eux, a-t-il indiqué.
A l’issue des débats, le Tribunal a procédé à l’audition des communications dans lesquelles G. Salimata dit que son ex-mari l’a menacé de mort. A l’issue de l’audition, le Tribunal ainsi que les parties concluent qu’il n’y a aucun élément qui indique des menaces de mort.
Le verdict.
Pour le procureur, le dossier est une affaire familiale qui s’est déportée au pénal. Il a déclaré que G. Yacouba a porté plainte contre son ex-compagne pour des faits de violation de domicile et de coups et blessures volontaires. Cependant, à la lumière des débats, il ressort qu’il n’y a pas eu de violation de domicile encore moins de coups et blessures volontaires puisque la victime ne dispose pas de certificat médical qui puisse le prouver. Le parquet a donc estimé que l’infraction de violation de domicile n’est pas constituée et à cet égard, il a requis la relaxe de G. Salimata. Pour ce qui est des coups et blessures volontaires porté toujours contre G. Salimata, le parquet a requis une fois de plus la relaxe au bénéfice du doute.
Concernant l’accusation de menaces de mort que l’ex-femme de G. yacouba a porté contre lui, le procureur a estimé qu’après l’écoute des audios, il n’y a aucun élément qui prouve que G. Yacouba a proféré des menaces de mort. À cet effet, le parquet a requis la relaxe pour infraction non constituée. Toutefois, s’agissant des faits de coups et blessures volontaires, le procureur fait savoir que c’est une infraction contraventionnelle et a demandé au Tribunal de déclarer l’accusé coupable.
Dans son verdict, le Tribunal a renvoyé G. Salimata des fins de poursuites pour violation de domicile et des coups et blessures volontaires pour infractions non constituées. Le Tribunal a aussi renvoyé G. Yacouba des fins de poursuite pour menaces de mort pour infraction non constituée. S’agissant des faits de coups et blessures volontaires portés contre G. Yacouba, le Tribunal l’a déclaré coupable et l’a condamné à 6 mois de prison et une contravention de 25 000 FCFA assortis de sursis. Le Tribunal a aussi ordonné G. Yacouba a payé la somme de 45 000 FCFA à G. Salimata au titre des dommages et intérêts.
Image illustrative
Pierre Hollande
Zoodomail.com
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