Devant le Tribunal : il se servait de son arme de dotation pour des braquages

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Kalach

Le vendredi 27 septembre 2024, K. Alain militaire de son état et S. Antoine alias rasta, artiste musicien étaient devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’actes de grand banditisme en l’espèce, vol aggravé avec usage d’arme à feu. A la barre, les deux acolytes n’ont pas reconnu les faits. Le troisième larron, T. Aziz ne s’est pas présenté à la barre et a été jugé par défaut. 

Dans la nuit du 11 au 12 juin 2024 alors que S. Antoine et K. Alain se rendaient à Sourgoubila, pour l’accouchement de la femme de K. Alain, ils sont alpagués par la gendarmerie avec en leur possession une kalachnikov, K. Alain se présente comme militaire et explique que c’est son arme de dotation. Pourtant, il ne détient pas de papier qui le prouve. Il tente de fuir, la gendarmerie fait une sommation et l’appréhende. Cependant, « rasta » réussi à prendre la poudre d’escampette. Il est appréhendé également plus tard chez lui dans une zone non lotie. Les enquêtes permettent d’établir que la moto avec laquelle, ils se rendaient à Sourgoubila a été volée au cours d’un braquage. Les perquisitions permettent de mettre la main chez K. Alain, 8 téléphones portables et du numéraire. Chez S. Antoine alias rasta, on découvre du chanvre indien et du numéraire. 

A la barre, K. Alain rejette en bloc les accusations portées contre lui. Il raconte qu’il a demandé la moto à T. Aziz pour aller voir sa femme qui venait d’accoucher. Et au Tribunal de lui demander comment, il explique la provenance des 8 téléphones portables trouvés chez lui. Il explique que ces téléphones appartiennent à un certain Madou.

Pour sa part, S. Antoine confie qu’il vend de la soupe et que K. Alain vient souvent causer dans son lieu de commerce et que ce dernier lui a même cédé sa maison dans la zone non lotie pour qu’il y habite. Il réfute le fait qu’on ait trouvé de la drogue chez lui. Il explique qu’ils ont été interpellés alors qu’ils partaient rendre visite à la femme de K. Alain. Il confie qu’on les a arrêtés avec l’arme de dotation de son ami et comme ils n’avaient pas de papier pour le prouver, la gendarmerie a conclu qu’ils étaient des voleurs et a fait des tirs de sommations. « J’ai eu peur et je me suis enfui pour aller au village de K. Alain informer ses parents du problème. Je ne suis pas un délinquant. Si j’avais quelque chose à me reprocher, je n’allais pas rentrer tranquillement chez moi et attendre que la gendarmerie vienne me prendre », s’est-il défendu.

Le mode opératoire

L’innocence des deux accusés est mise à mal par le témoignage de T. Aziz au parquet et lu au cours du procès. Dans sa déclaration au parquet, T. Aziz, explique qu’il a été contacté par un certain Mohamed alors qu’il venait de rentrer du Ghana. Ce dernier lui a fait savoir qu’ils ont une opération et l’a conduit chez un militaire en l’occurrence K. Alain. Sur place, il a trouvé, rasta, K. Alain et un certain Kilolo qui a expliqué comment ils opéraient et lui a montré un pistolet automatique et une kalachnikov. Après cette réunion, lui et le nommé Mohamed sont allés faire une opération. Dans sa déclaration, T. Aziz indique qu’au moment de faire l’opération, le pistolet automatique était défectueux et il a eu peur. Par la suite, lui et Mohamed son revenu et on l’a remplacé pour une autre opération. Il raconte que le lendemain, ses acolytes sont revenus avec un butin. T. Aziz a avoué au procureur, que le groupe a eu a mené plusieurs braquages et qu’il a reçu 45 000 FCFA comme part lors de leur dernière opération. 

En prenant la parole, le procureur rappelle à rasta ses déclarations au parquet. En effet, celui-ci avait avoué qu’il était au courant des activités de K. Alain car ce dernier donnait son arme pour des braquages mais qu’il avait peur de le dénoncer. L’accusé se reconnait dans ces déclarations. Et le procureur de poursuivre en indiquant que rasta a également avoué que toutes les opérations se passaient devant lui et le butin aussi se partageaient devant lui et qu’il a reçu 40 000 FCFA après la dernière opération. L’accusé ne nie pas.

Interpellé pour réagir face aux révélations de rasta, K. Alain dit ne pas se reconnaitre dans ses déclarations, il maintient mordicus qu’il n’a absolument rien fait. Selon lui, rasta se cherche à la barre donc, il ment. Cependant, le procureur lui rappelle qu’au parquet, il avait avoué lui-même que c’est le nommé Kilolo qui l’a convaincu de donner son arme pour les braquages. L’accusé nie cette déclaration. 

 

Un acte particulièrement grave, selon le parquet. 

Pour le parquet, les faits sont constants et T. Aziz a révélé le mode opératoire du groupe. Le procureur a estimé que les faits sont suffisamment graves car K. Alain a été recruté par l’armée pour défendre le pays et assurer la sécurité des citoyens et l’a même doté d’une arme mais malheureusement ce dernier a utilisé cette arme pour dépouiller les honnêtes citoyens. Un acte particulièrement grave. 

A cet effet, le parquet a demandé que les prévenus soient déclarés coupables d’acte de grand banditisme. En répression, le procureur a requis 11 ans de prison, dont 6 ans ferme et assortis d’une période de sureté de 4 ans et une amende de 5 millions de FCFA ferme contre K. Aziz. 11 ans dont 5 ans ferme et une période de sureté de 3 ans plus une amende de 5 millions ont été également requis contre S. Antoine alias rasta et T. Aziz. 

Le verdict a été mis en délibéré pour le 4 octobre 2024.

Image illustrative

Sam S

Zoodomail.com

 

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