La compagnie Ardji danse a marqué la fin des ateliers d’initiations à travers une restitution le samedi 14 septembre 2024. Exclusivement constitués par des enfants, ils ont été initiés à l’art et à l’histoire de Ouezzin Coulibaly et Thomas Sankara, d’où le thème « Du voltaïque Daniel Ouezzin Coulibaly au burkinabè Thomas Sankara, devoir de mémoire ». Cette restitution s’est tenue à Bobo Dioulasso.
Les ateliers d’initiations "Kienta" ont vu le jour suite à un constat fait sur l’enseignement de l’histoire dans les établissements. Ces ateliers se focalisent sur une histoire ou une personnalité historique africaine qui est peu abordée ou qui ne figure pas dans le programme scolaire. C’est donc dans une atmosphère de bonne ambiance, que les enfants apprennent sur l’histoire du Burkina. Pendant un mois et deux semaines, les enfants ont appris des bribes de ces deux hommes politiques qui, séparés par le temps, mais qui avaient une vision commune, celle de voir leur nation libre et indépendante.
Dans le spectacle de 48 min, les enfants, à travers le chant, la danse, le théâtre, musique, acrobatie, ont narré l’histoire des deux hommes politiques. Ils ont arrivé à cette conclusion que le feu capitaine Thomas Sankara s’est inspiré des réalisations de Daniel Ouezzin Coulibaly afin de porter haut le drapeau du Burkina.
Selon le promoteur des ateliers d’initiations Kienta, danseur chorégraphe, Djibril Ouattara, ce thème a été choisi pour cultiver le patriotisme en eux. Aussi, le thème est d’actualité avec le pouvoir en place. « Le patriotisme est très évoqué dans notre quotidien, alors avec l’équipe, on s’est demandé quel thème allons nous traiter, est-ce que notre histoire a commencé en 2024 ? Notre histoire a commencé où et qui était là avant qui ? Et qui a inspiré qui ? » Il ajoute aussi qu’il était important « pour nous de ne pas passer à côté de l’actualité. Voilà pourquoi nous avons fait un clin d’œil à Daniel Ouezzin Coulibaly, qui a fait un clin d’œil à Thomas Sankara et Thomas Sankara qui a fait un clin d’œil au capitaine Ibrahim Traoré » et aussi que les enfants sachent que le burkinabè a toujours été un homme debout, a affirmé Djibril Ouattara.
C’est à travers les enfants que le retour en arrière est possible…
Cette restitution a été une réussite, selon le promoteur parce que cette année, il y a eu beaucoup de nouveaux que d’anciens et c’était un challenge d’amener ces enfants à sortir de leurs zones de confort et à donner vie à leurs imaginations et leurs créativités.
Une réussite qui fait l’unanimité auprès du public. Béma Ouattara, ancien cadre d’air Afrique, ne déroge pas à la règle. « Depuis l’année dernière, j’ai découvert ce projet avec beaucoup de satisfaction pour deux raisons. La première raison, c’est le contexte. Notre pays traverse un contexte particulièrement difficile, une crise qu’on n’a jamais vu depuis l’existence de notre pays. C’est dû essentiellement aux délaissements de nos valeurs. Voir un projet comme cela pour quelqu’un de mon âge, 72 ans aujourd’hui, cela ne peut qu’être une satisfaction totale pour moi » pour lui « Quand, on dit avec extravagance retournons en arrière, il ne s'agit pas de retourner en arrière, la façon de retourner en arrière, c’est de reprendre avec nos oisillons avec les enfants qu’on peut modeler, c’est ce que j’entends le retour en arrière et c’est pour cela que j’adhère totalement à ce projet » a-t-il signifié.
Ces ateliers ont permis aux enfants d’être davantage plus éveillés, et c’est cela que Fatoumata Sanou, une participante a apprécié. « J’aime beaucoup Kienta, et cela m’a permis de connaître Daniel Ouezzin Coulibaly. Nous avons discuté avec lui pendant un mois et demi à travers les recherches avec les personnes ressources et j’ai retenu que Thomas Sankara et Daniel Ouezzin Coulibaly étaient des hommes révolutionnaires et qui voulaient voir le pays prospérer et être libre » a-t-elle avoué. Elle a aussi promis d’être une ambassadrice afin que ses camarades puissent s’intéresser à ce noble projet.
Cette 5ème édition des ateliers Kienta a connu son apothéose sous les acclamations effrénées du public.
Nefertari Ouedraogo
Zoodomail.com
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