Le mardi 19 novembre 2024, Z. Jo, vigile de son état était devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’usurpation d’identité, vol de numéraires et vol de chèques. À la barre, l’accusé n’a pas nié les faits.
Courant juillet 2024, Z. Jo vigile dans une société de la place s’introduit dans le bureau de la comptable de la société dont il avait la charge de sécuriser et soustrait la somme de 395 000 FCFA ainsi que cinq chèques pré-signés. Il utilise la carte nationale d’identité de K. Fulbert pour remplir les chèques et retire la somme 11 millions 747 mille 500 FCFA des comptes de la société.
À la barre, l’accusé a reconnu les faits. Il explique qu’il s’est introduit dans le bureau de la comptable à trois reprises pour opérer en l’espace d’une semaine. Il raconte qu’il a trouvé les numéraires et les chèques sur la table de la comptable. Comment a-t-il pu accéder au bureau puisque celui-ci était fermé à clé ?, demande le Tribunal. L’accusé indique que les portes sont dotées de systèmes de sécurité magnétique et que pour les ouvrir, il faut une carte magnétique et étant agent de sécurité de la société, il en dispose un. Il confie qu’il a utilisé l’argent pour payer un matelas, une moto à sa femme, réparer sa porte et faire la belle vie.
I. Léonard, le directeur général de la société, a expliqué qu’en réalité, les chèques sont remplis avec le nom des sociétés de leurs prestataires et pré-signés par le président du conseil d’administration et contre-signés par lui-même en dernier ressort. Dans ce cas précis, il n’avait pas encore signé les chèques et l’accusé a imité sa signature. Il soutient qu’on a retrouvé dans le sac du prévenu des documents où sa signature a été imitée à 20 reprises. Sous l’interrogatoire du Tribunal, Z. Jo admet avoir imité la signature du directeur général pour endosser les chèques.
À la barre, la comptable a précisé que son bureau était fermé à clé et que les numéraires et les chèques étaient soigneusement gardés dans un tiroir fermé également à clé. Elle fait savoir que l’accusé est passé par un autre bureau qui communique avec son bureau et qu’apparemment, la porte de ce bureau n’était pas fermée.
Le DG, reste convaincu que l’accusé n’a pas agi seul car, ni la porte, ni les tiroirs de la comptable n’ont pas été violés. Comment a-t-il pu agir seul sans complicité alors qu’à la gendarmerie, il avait balancé un nom, mais à la barre, il s’est rétracté ?, s’est interrogé le DG. La défense de la partie civile abonde dans le même sens en indiquant à la gendarmerie, le prévenu avait dit qu’il agissait avec une certaine N. Maïmounata.
Selon la partie civile, l’accusé avait confié que c’est cette dernière qui remplissait les chèques avant qu’il ne parte les toucher. Du reste, la partie civile fait remarquer que l’argent que l’accusé dit avoir dépensé n’atteint pas 6 millions FCFA, c’est-à-dire la moitié de la somme soustraite. Où est donc le reste de l’argent ?, a demandé la partie civile.
Et à l’accusé de marteler qu’il a agi seul. Il explique qu’il était effrayé à la gendarmerie raison pour laquelle il a balancé le nom de N. Maïmounata.
Pour la partie civile, l’accusation d’usurpation d’identité et vol de numéraires et de chèques résume en elle seule la constitution de l’infraction. Selon la défense de la partie civile, l’accusé a indiqué qu’il a ramassé la carte d’identité de K. Fulbert et remplissait les chèques pour les toucher. Pour elle, l’accusé est de mauvaise foi, car elle reste convaincue qu’il y a une complicité, car il n’a pas agi seul. Pour ce faire, la partie civile a réclamé la somme de 11 millions 747 mille 500 de FCFA au titre du préjudice et 2 millions de FCFA au titre des frais exposés non compris dans les dépens.
Pour sa part, le parquet a estimé que le prévenu a prémédité son coup, car il a ramassé la carte d’identité de K. Fulbert qu’il a gardé par-devers lui pendant un mois. Puis, il a mûri son projet et s’est introduit dans le bureau de la comptable pour soustraire des numéraires et des chèques dont il avait souvenance que la comptable gardait dans son bureau. Ensuite, il s’est servi de l’identité de K. Fulbert pour encaisser les chèques. Selon le procureur, le prévenu a agi comme un professionnel au regard de son mode opératoire. Il a requis que Z. Jo soit maintenu dans les liens de la prévention et qu’il soit condamné en répression à 48 mois de prison, dont 18 mois ferme et une amende d’un million de FCFA.
Pour le conseil de Z. Jo, son client a reconnu les faits et le repenti de celui-ci est sincère. Pour cela, il a imploré l’indulgence du Tribunal. Selon lui, son client a succombé à la tentation. Comment pourra-t-il rembourser s’il est détenu ?, s’est demandé l’avocat de la défense qui a plaidé le sursis.
Le verdict a été mis en délibéré pour le 26 novembre 2024.
Sam S
Zoodomail.com
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