Le vendredi 20 septembre 2024, B. Amado, D. Mamadi, D. Ousmane, M. Adama, M. Paul, K. Maïmounata, O. Ablassé, S. Bourama, T. Mamadou, S. Abdoul, T. Abdoulaye, S. Seydou, T. Moumouni et Z. Lazare étaient devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits de tentative contrefaçon de billets de banque. A la barre, seul B. Amado n’a pas reconnu les faits. Tout a tour, les accusés sont passés s’expliquer devant les juges.
Ils étaient 14 à la barre du Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits de tentative de contrefaçon de billets de banque en l’espèce en tentant de laver des signes monétaires noirs en coupure de 10 000 FCFA pour les transformer en billets contrefaits.
Tout a commencé le 12 juillet 2024, date, à laquelle S. Bourama est allé dans un bar pour tenter d’utiliser un faux billet. Manque de pot, il est appréhendé par le gérant du bar. A la barre, celui-ci raconte qu’il a reçu le billet par l’intermédiaire de K. Norbert, frère de K. Maïmounata. Il dit qu’au total avoir reçu 48 signes monétaires puis 10 signes monétaires noirs avec K. Maïmounata à Sondogo. Il explique que K. Maïmounata l’a confié qu’elle a en sa possession plus de 5 millions de FCFA de ces signes monétaires qui sont en réalité des billets noirs en coupure de 10 000 FCFA et qu’il faudra les laver pour qu’ils soient de vrais billets. Et par la suite, ils diviseront le pactole en trois parties si cela réussit. Elle l’instruit de trouver quelqu’un à même de laver les billets. S. Bourama indique qu’il est entré en contact avec un Malien, mais ce dernier n’a pas réussi à laver les billets.
Cette version ne semble pas faire évangile chez K. Maïmounata, accoucheuse auxiliaire de son état. Elle affirme avoir connu S. Bourama chez un vieux à Bama. Elle explique à la barre que c’est S. Bourama qui est venu la voir et s’est présenté comme un colonel de la gendarmerie et garde du président Ibrahim Traoré et l’a fait savoir qu’il avait en sa possession 65 millions de FCFA en billets noirs de 10 000 FCFA. Elle indique que S. Bourama l’a dit que c’est leur chef qui lui a donné ces billets noirs pour chercher quelqu’un qui pourra les laver pour que ça devienne de vrais billets. C’est ainsi que S. Bourama l’a accompagné chez S. Issouf qui devait investir 3 millions de FCFA dans l’achat d’un produit pour laver les billets. Ils font appel à B. Amado pour laver les billets et un rendez-vous est pris avec S. Issouf et B. Amado. K. Maïmounata indique que lorsqu’il que S. Issouf est venu au rendez-vous, il a reconnu S. Bourama car celui-ci lui devait 5 millions de FCFA et avait disparu dans la nature. Selon K. Maïmounata, S. Issouf aurait déclaré que S. Bourama était un faux-type et qu’il ne fera pas affaires avec lui et est reparti.
B. Amado, qui a nié les accusations portées contre lui, à la barre, a fait savoir qu’il savait dès le départ qu’on ne pouvait pas laver les billets pour en faire de vrais billets. Il confie que S. Bourama, K. Maïmounata et Z. Lazare sont venus le voir pour le travail. Ils lui ont remis deux billets noirs pour laver et il a demandé une avance de 65 000 FCFA qu’il a reçus. Il indique être alors allé chez K. Maïmounata pour laver les billets avec du détergent en poudre (omo) et du savon. B. Amado explique également que ses commanditaires l’ont dit que s’il réussissait, ils allaient le donner en contrepartie 6 millions de FCFA. Il indique qu’il a fait savoir à ses acolytes que les billets n’étaient pas de l’argent et qu’on ne pouvait pas les laver a fortiori les rendre en vrais billets.
D. Mamadi à la barre a expliqué qu’un certain Souleymane l’a contacté pour lui dire que K. Maïmounata a des billets de banque noirs et qu’elle veut un produit pour les laver pour que ça devienne de vrais billets et qu’en retour, ils vont partager l’argent en trois parties. C’est ainsi qu’il a remis plus de 4 millions de FCFA pour l’achat du produit. Il indique n’avoir pas vu les billets noirs, mais que c’est un seul billet qu’on l’a montré et c’est pendant les démarches pour laver les billets qu’ils ont été interpellés. Il espérait gagner 7 millions de FCFA dans l’affaire.
Pour sa part, D. Ousmane a raconté que c’est M. Paul qui lui a remis 3 billets noirs et lui a dit de trouver quelqu’un qui pourra les laver. Mais il dit n’avoir pas trouvé quelqu’un et a remis les billets à S. Abdoul pour qu’il trouve quelqu’un qui pourra le faire et le mettre en contact avec M. Paul et qu’ils allaient partager l’argent en trois parties.
M. Paul rejette la faute sur T. Abdoulaye. Il dit que ce dernier lui a remis 8 billets puis 15 millions de FCFA de billets noirs pour trouver une personne pour les laver. Il a alors contacté un marabout qui l’a mis en contact avec D. Ousmane.
A son tour, S. Seydou a expliqué que c’est D. Mamadi qui est venu le voir avec un billet noir pour lui dire de l’aider à le laver avec un produit et qu’il y avait des millions en jeu s’ils réussissaient. Il affirme avoir mis 982 000 FCFA pour l’achat du produit. Le Tribunal le fait remarquer qu’à l’audition devant le procureur, il a dit avoir contracté un prêt bancaire de 5 millions de FCFA pour investir dans l’affaire. L’accusé réfute cette déclaration. Il déclare qu’il est orpailleur et qu’il a investi son argent parce que D. Mamadi l’avait dit que les billets, une fois lavés seront divisés en trois parties pour le partage.
M. Adama qui était chargé de laver les billets a reconnu avoir promis à D. Mamadi et S. Seydou qu’il pouvait laver les billets à 950 000 FCFA. Il dit qu’il a été contacté par T. Moumouni. Mais en réalité avoue-t-il, T. Mounouni et lui savaient que ce n’était pas possible.
T. Mounouni relate que c’est S. Seydou qui l’a contacté pour trouver quelqu’un qui peut laver les billets noirs. Il a alors contacté M. Paul qui a demandé 750 000 FCFA pour l’achat du produit et c’est le jour où ils devraient laver les billets qu’ils ont été interpellés.
S. Abdoul qui était en Côte d’Ivoire dit avoir été contacté par S. Bourama qui l’a envoyé au Mali et au Ghana pour trouver quelqu’un qui pouvait laver les billets noirs là. Il affirme que c’est au Mali qu’il a pu laver un seul billet. Mais il dit avoir compris que c’était un faux billet et a remis le billet à S. Bourama. Il poursuit en indiquant qu’au Ghana son contact a fui avec les 700 000 FCFA qui devraient servir à laver les billets. Il affirme qu’il espérait avoir plus de 100 millions de FCFA dans l’affaire.
O. Ablassé chez qui l’opération de lavage devrait se faire ne reconnait pas être impliqué dans l’affaire. Il explique aux juges que S. Bourama est venu demander une maison dans sa cour et lui a dit qu’il avait sa sœur qui a eu un concours professionnel et qu’elle voulait un logement. Il dit qu’il connait bien S. Bourama, raison pour laquelle il a accepté donner la maison. Il indique qu’effectivement, la sœur de S. Bourama (qui en réalité était K. Maïmounata) est venue et le lendemain, ils ont tous été embarqués par la police.
Cependant, K. Maïmounata remet en cause les propos de O. Ablassé et indique que ce dernier était bel et bien au courant de l’affaire. Et à O. Ablassé de rétorquer qu’on lui a simplement dit qu’ils avaient un travail à faire mais, ils ne l’ont pas précisé la nature du travail.
A la barre, T. Abdoulaye reconnaît avoir remis 8 billets noirs à M. Paul. Il avoue que c’est un Malien qui l’a vendu 15 millions de billets noirs à laver et il a remis 8 billets à M. Paul pour l’aider à trouver qu’elle quelqu’un qui pourra l’aider à laver.
Z. Lazare dit que c’est un certain Razack qui lui a remis les billets noirs en contrepartie de 225 000 FCFA et l’a dit de contacté B. Amado. Il dit avoir contacté ce dernier qui est venu chez lui laver 2 billets et l’a laissé avec le produit qui servit à laver les billets.
Sam S
Zoodomail.com
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