Le mardi 19 novembre 2024, O. Clément a comparu devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits de coups et blessures volontaires et mise en danger de mort sur la personne de B. Issa. A la barre, l’accusé a reconnu les faits.
Courant août 2024, B. Issa s’introduit dans une boutique et soustrait un bidon contenant du pétrole malheureusement pour lui, il est surpris et appréhendé par le propriétaire de la boutique. O. Clément qui était venu rendre visite au boutiquier puisqu’il est un ami à lui, assène des coups à B. Issa et alerte le voisinage en criant au voleur, la foule se rue sur l’infortuné et le roue de coups, dans le tumulte, B. Issa est poignardé au bras, il est conduit alors dans un centre de santé par le boutiquier et O. Clément. Après avoir reçu les soins, B. Issa, qui craint d’être interpellé pour vol, disparaît dans la nature avant l’arrivée de la police. Après explications des faits, O. Clément est embarqué par la police.
À la barre, O. Clément explique qu’il est allé rendre visite à son ami qui est le boutiquier autour de 23 heures. Sur place, il a trouvé que son ami avait alpagué un voleur qui a tenté de soustraire un bidon contenant du pétrole dans la boutique. C’est ainsi qu’il l’a frappé avec un tuyau. Il martèle qu’il n’a pas poignardé B. Issa et affirme ne pas savoir celui qui l’a fait étant donné qu’il y avait plusieurs personnes qui s’acharnaient sur le voleur.
"Êtes-vous le propriétaire du bidon de pétrole ?", rétorque le Tribunal
Pourquoi le frapper ?, a demandé le Tribunal. Et au prévenu de répondre que c’est parce que B. Issa avait soustrait un bidon de pétrole. La boutique, vous appartient-elle. Êtes-vous le propriétaire du bidon de pétrole ?, a rétorqué le Tribunal ? Non, répond l’accusé.
Le Tribunal interpelle alors l’accusé sur son comportement et lui fait comprendre qu’à cause d’un petit bidon de pétrole, il a mis en danger la vie de B. Issa, car la foule pouvait le tuer. « Est-ce normal qu’on tue quelqu’un pour un petit bidon de pétrole ? », a interrogé le Tribunal. Le prévenu baisse la tête et répond par la négative.
« Est-ce vous qu’on a volé ? », a poursuivi le procureur. « Non », répond le prévenu. « Pourquoi l’avoir frappé alors ? », a repris le procureur. « Parce que le boutiquier est mon ami », déclare O. Clément. « , Mais est-ce lui qui comparait à la barre aujourd’hui ? », demande le procureur. L’accusé répond encore une fois par la négative. Et au procureur de lui faire remarquer qu’il est, en somme à la barre pour des faits qui ne lui concernait pas. Le parquet fait savoir à l’accusé que non seulement, il a frappé B. Issa, mais a également alerté le voisinage pour qu’il vienne le lyncher et c’est en cela que constitue l’infraction de mise en danger d’autrui. « A l’avenir, lorsque vous interpellez un voleur, vous le maitrisez et vous alertez la police », a conseillé le procureur.
"Le lynchage est puni par la loi", souligne le procureur
Un conseil que le procureur a porté à l’attention de l’assistance, car généralement, lorsqu’on interpelle un voleur, les gens ont tendance à le lyncher. « Le lynchage est puni par la loi et quiconque s’adonne à cela s’expose à 12 mois de prison et une amende de 250 000 FCFA », a soutenu le parquet.
Dans sa réquisition, le parquet a demandé au Tribunal de déclarer l’accusé coupable des faits de coups et blessures volontaires et mise en danger de mort d’autrui et le condamné à 12 mois de prison et une amende de 250 000 FCFA, le tout assorti de sursis.
Dans son verdict, le Tribunal a relaxé O. Clément pour les faits de mise en danger d’autrui, mais l’a condamné par contre à 6 mois de prison et 250 000 FCFA assorti de sursis pour les faits de coups et blessures volontaires.
Cliquer le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCk99pJ3jv4WY9RON1T Suivez la chaîne officielle Zoodomail.com sur whatsapp .Appuyer sur "Suivre" pour s'abonner.
P.Hollande
Zoodomail.com
- Log in to post comments