Devant le Tribunal : une jeune fille de la vingtaine se fait violer par deux jeunes gens

Trois personnes sont poursuivies pour des faits d’attentat à la pudeur, de viol et vol. Ils devaient donc en répondre des faits le samedi 12 août dernier devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1. 

S. Kinda est taximan. Il aperçoit une nuit du mois de mai une jeune fille qui marchait seule. Il lui demande où elle va, et celle-ci dit qu’elle retourne dans une gare de transport en commun, au quartier Gounghin de Ouagadougou. Elle explique qu’elle vient d’arriver de la ville de Kongoussi, et doit se rendre dans celle de Gaoua. Sauf qu’elle n’a pas le transport nécessaire et comme elle est descendue à la gare, elle y a dormi pour chercher du travail, sauf que cela n’a pas marché, et elle retourne donc dormir à la gare.

Cela s’est passé au quartier Tampouy de la ville de Ouagadougou. Le taximan propose de la déposer à ladite gare, puis en cours de route, lui tâte les seins, selon la déclaration de la prévenue qui était absente lors du procès, ainsi que le taximan. Elle raconte qu’elle a refusé ces attouchements et a voulu descendre, et donc a ouvert brutalement la porte. Le taxi devait donc s’immobiliser, et elle descend pour continuer à pied.

Elle trouve une vendeuse de beignets sur sa route, et veut manger. Elle profite demander la voie qui conduit à la gare qu’elle cherche. Deux jeunes gens étaient sur les lieux, l’un tractant l’autre sur leurs motos. Ils entendent la conversation et proposent de la conduire à la gare. Elle accepte et monte derrière celui qu’on tractait et qui s’appelle Shakil B., et l’autre, Carlos N.

Intention malsaine

Il se trouve que les deux jeunes avaient une autre intention. Car de Tampouy, ils vont passer par la voie de Tanghin, en allant vers l’échangeur du Nord, et dans un endroit boisé, vont la violer à tour de rôle. Carlos, 22 ans, élève et père d’un enfant, vivant par ailleurs en famille, qui était le seul présent lors du procès (tous ont bénéficié d’une liberté provisoire entretemps), explique qu’il tractait son ami quand celui-ci s’est immobilisé vers le bas-fond après Roums-yaar (Marché de bétail), à Tanghin. Il a conduit la fille sous les arbres, puis est ressorti emporter sa moto en la poussant. Pour s’en enquérir, Carlos est parti et a trouvé celle-ci couchée sur un pagne qu’elle avait étalé. Elle lui explique alors que Shakil l’a violée, et est parti. Il reste à la consoler, puis l’envie lui prend de coucher aussi avec la fille, qui s’appelle Salimata G., par ailleurs. Elle ne dit rien, et il le fait. Ensuite, il propose la déposer à la gare où elle veut aller. Elle prend son sac et constate que son seul billet de 5 000 FCFA qu’elle avait gardé afin de trouver 3 000 autres pour Gaoua a disparu. Elle explique cela à Carlos, qui comprend aussi que c’est Shakil qui a volé l’argent. Néanmoins, il la remorque et en cours de route, ils dépassent Shakil en train de pousser sa moto.

Au secours...

Plus loin, des gens aperçoivent une fille en train de faire des signes de détresse par la main, derrière une moto. Il s’agit de Salimata, qui alertait les riverains à son secours. Deux hommes suivent alors Carlos et l’immobilisent. Ils cherchent à savoir ce qui se passe, puis la fille leur raconte tout.

Carlos est immédiatement conduit à la police, où il dénonce son acolyte, ainsi que le taximan qu’il connaissait, curieuse coïncidence, dirait-on.

Tous ont reconnu les faits, puisqu’ils ont été interpellés et entendus. Shakil reconnait qu’il a violé et volé l’argent, sauf le taximan, Kinda, qui dit qu’il n’y a pas eu attouchement mais c’est en voulant ouvrir la portière du véhicule que sa main a touché les seins de la fille, selon les procès-verbaux d’audition.

Comme dit tantôt, Carlos était seul à la barre. Il est le seul à se présenter, malgré les reports du procès, et s’est défendu en plus sans son avocat qui était absent pour cause de maladie.

Il explique qu’il était sous l’effet de l’alcool, ce jour-là, car il revenait d’un baptême où il a assez bu. C’est aussi là-bas que Shakil et lui se sont rencontrés, sauf que la moto de celui-ci est tombée en panne et il le tractait pour trouver un mécanicien. Il dit regretter franchement son acte.

Après réquisition du procureur, le Tribunal a condamné le taximan Kinda à la peine de prison de 07 ans dont 05 ferme et une amende d’un million FCFA ferme également, avec mandat d’arrêt. 10 ans, dont 07, ferme contre Shakhil, et 02 millions FCFA ferme également, avec mandat d’arrêt. Enfin, 36 mois, dont 18 mois ferme et un million d’amende ferme contre Carlos, qui a eu la clémence du tribunal par sa régularité lors des audiences, sinon que la peine minimale dont il devait écoper est de 07 ans. Venu librement, il repart directement à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco)…

Image illustrative

A.O

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