Le vendredi 17 janvier 2024, B. Brunel et S. Séro tous deux de nationalité étrangère ont comparu devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’escroquerie aggravée et faux et usage de faux en écriture privées de commerce. En l’espèce en créant sous de fausses identités, des fausses pages sur Facebook et de fausses publications se faisant passer pour des éleveurs de volailles et de bélier pour arnaquer leurs clients. A la barre, les prévenus ont reconnu les faits.
Courant 2024, B. Brunel et S. Séro crée des pages sur Facebook et se présentent comme des éleveurs qui vendent de la volaille, notamment des coqs, des poules, des pintades, des dindons, des paons, des œufs ainsi que des béliers. Avec des images à l’appui, ils appâtent leurs victimes. Si l’une d’elles est intéressée, elle est redirigée vers une conversation sur Whatsapp. Les prix sont discutés là-bas et l’acheteur est invité à faire un dépôt par Orange Money. Pour finir de convaincre la victime, ils modifient un reçu de la société de transport STAF pour faire croire à la victime que le colis a été envoyé en cachant de code de retrait. Ils exigent que la totalité de la somme soit versée pour lui délivrer le code.
Kévin, le cerveau ?
A la barre, B. Brunel a reconnu les faits cependant, il nie être l’auteur et l’administrateur des pages Facebook. Il explique que c’est un certain Kevin (également de nationalité étrangère), recherché pour des faits similaires et en fuite au Bénin qui crée les pages et les administrent en faisant les publications. C’est aussi le nommé Kévin qui produit les faux reçus d’envoi. B. Brunel indique que son rôle se limitait à récupérer les clients dans les conversations via Whatsapp et les rassurer et les convaincre d'envoyer l’argent. Si l’affaire est conclue, l’argent est transféré à Kevin qui se charge de la répartition. B. Brunel confie que par jour, 15 à 20 personnes tombaient dans le panneau. Mais reconnait avoir arnaqué la somme de 80 000 FCFA au préjudice de K. Mamadou.
Les propos de B. Brunel sont corroborés par son acolyte S. Séro. Ce dernier a confirmé que c’est le dénommé Kevin qui était à la manœuvre et son rôle à lui était de convaincre les victimes dans les conversations Whatsapp. Tout comme son co-accusé, S. Séro déclare qu’il pouvait appâter 20 à 25 personnes par jour et qu’il a pu escroquer 87 500 FCFA au préjudice d’un certain Edouard. Il avoue qu’il pouvait gagner 25 000 FCFA par jour si le « marché était bon ».
Un code fictif.
Au nombre des victimes, seul K. Mamadou s’est présenté à la barre. Il raconte que le 20 mai 2024, il a commandé un dindon avec B. Brunel au prix de 80 000 FCFA. Il dit avoir envoyé d’abord la somme de 40 000 FCFA. Par la suite, on lui a envoyé un reçu de STAF pour lui signifier que le colis a été envoyé, mais le code pour le retrait était masqué et B. Brunel l’a demandé d’envoyer le reste de l’argent pour qu’il lui délivre le code, chose qu’il a fait. C’est lorsqu’il s’est rendu à la gare pour prendre son colis qu’on lui a fait comprendre que le code était fictif. Il a alors essayé de rentrer en contact avec B. Brunel, mais il s’est rendu compte qu’il a bloqué son numéro et a tout supprimé. Pour appréhender son escroc, K. Mamadou crée un autre compte Whatsapp avec un autre numéro et commande un bélier, il alerte alors la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité qui réussit à mettre la main sur les deux escrocs. S’étant constitué en partie civile, K. Mamadou a réclamé le remboursement de ses 80 000 FCFA.
Accusés coupables.
Pour le parquet, les faits d’escroquerie aggravée, de faux et usage de faux portés contre les prévenus sont constants et l’intention coupable est caractérisée même si ces derniers tentent de faire porter le chapeau au dénommé Kevin. Pour ce faire, le ministère public a demandé au Tribunal de déclarer les accusés coupables des faits qui leurs sont reprochés. En répression, le parquet a requis qu’ils soient condamnés à 5 ans de prison et une amende de 3 millions de FCFA, le tout ferme.
Selon la défense des deux prévenus, le parquet n’a pas pu démontrer que ses clients sont les auteurs des pages Facebook ni contacté les victimes, ni délivré de faux reçus encore moins encaissé de l’argent. Si l’avocat de la défense a reconnu que ses clients ont échangé avec les victimes, il reste convaincu que c’est le nommé Kevin qui devrait être poursuivi. Elle a plaidé le sursis pour ses clients.
Dans son verdict, le Tribunal a reconnu les deux accusés coupables des faits qui leur sont reprochés et les a condamnés chacun à 3 ans de prison et une amende de 3 millions de FCFA, le tout ferme. En outre, le Tribunal a reçu la constitution de partie civile formulée par K. Mamadou et a condamné les deux prévenus à lui payer la somme de 80 000 FCFA avec une contrainte judiciaire de 6 mois.
Image illustrative
Sam S.
Zoodomail.com
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