Le vendredi 10 janvier 2025, T. Mohamed, N. Yannick, B. Nourredine, S. Fulbert, K. Alidou, O. Daniel, S. Abdoul Rachid, S. Abdoul Aziz, S. Abdoul Razack, K. Mahamadi ont comparu devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’actes de grand banditisme, détention illégale d’arme à feu et de munitions. S. Souleymane, K. Mahamadi, S. Abass, T. Ibrahim membres également de la même bande quant à eux, ont comparu pour des faits de recel. Si certains des accusés ont reconnu les faits d’autres par contre ont nié les accusations portées contre eux.
Courant 2024, la brigade ville de gendarmerie de Yagma recevait de multiples plaintes pour des faits de braquage. L’enquête ouverte à cet effet, a permis d’appréhender T. Mohamed et plus tard, les autres membres du gang qui opéraient à l’aide d’un pistolet automatique et d’un pistolet factice. Des investigations, il est ressorti que le pistolet automatique appartenait au frère ainé de O. Daniel qui a immigré aux USA en confiant l’arme à son père. Après le décès du « vieux », O. Daniel soustrait l’arme et la garde par-devers lui. Un jour, son ami D. Ali lui rend visite et trouve l’arme dans la chambre de celui-ci.
Selon les explications de O. Daniel, D. Ali s’est s’emparé du pistolet à son l’insu et que c’est plus tard qu’il l’a informé tout en lui promettant de la lui ramener. D. Ali s’en va remettre l’arme à S. Abdoul Razack qui à son tour la remet à K. Alidou alias « le koro ». Ainsi en compagnie de S. Abdoul Razack, de N. Yannick, de T. Mohamed, de S. Abdoul Rachid, de S. Abdoul Aziz, K. Mahamadi (absent à l’audience) et de S. Fulbert, K. Alidou organise des braquages et des vols avec effraction. Plusieurs motos, des téléphones portables ainsi que des numéraires et autres biens sont soustraits au préjudice d’honnêtes citoyens. Les motos sont alors vendues soit en entier soit pièces détachées à S. Souleymane, K. Mahamadi, S. Abass, T. Ibrahim.
A la barre, O. Daniel, qui est accusé de complicité d’acte de grand banditisme, n’a pas reconnu les faits, il a indiqué que D. Ali a soustrait l’arme à son insu et il l’a poursuivi pendant plusieurs jours pour récupérer le pistolet en vain.
T. Mohamed, K. Alidou, S. Abdoul Razack reconnaissent les faits. Ils avouent avoir opéré des braquages tantôt avec le pistolet automatique, tantôt avec le pistolet factice. En outre, ils ont commis des vols avec effraction (en découpant la tôle) dans une boutique et dans un domicile privé et soustrait respectivement des téléphones portables et une moto. T. Mohamed a avoué également opéré avec N. Yannick et K. Mahamadi et ils ont soustrait une moto. En outre, il a reconnu avoir effectué un braquage en compagnie de avec K. Alidou, S. Abdoul Razack et son frère jumeau S. Abdoul Aziz dans une auberge.
De ces braquages, les motos soustraites ont été remises à K. Alidou alias « le koro » et celui-ci va doubler ses acolytes en vendant une moto à S. Abass pour la somme de 335 000FCFA, 3 motos, dont un scooter et deux roues à K. Mahamadi.
T. Ibrahim quant à lui a avoué avoir payé un bloc moteur et un cadre de moto et S. Souleymane a avoué avoir acheté une moto avec K. Nourredine. Tour à tour à la barre, S. Souleymane, S. Abass, T. Ibrahim et K. Mahamadi ont fait entendre qu’ils ne savaient pas que c’étaient des motos volées. Ils ont dit évoluer dans le domaine de la ferraille et ont plaidé la clémence du Tribunal.
O. Abdoul Rachid, qui est accusé de détention illégale de munitions, a nié les faits. Il lui est reproché d’avoir soustrait à son père, policier de son état 8 munitions qu’il a revendues à S. Fulbert pour la modique somme de 1 500 FCFA. À la barre, il a dit avoir soustrait les munitions pour se servir des douilles pour se confectionner un collier. Raison, pour laquelle il a remis les munitions à S. Fulbert qui connaissait un bijoutier qui pouvait confectionner le collier.
S. Fulbert, également n’a pas reconnu les faits de détention illégale de munition et les faits de complicité de braquage. À en croire le procureur, c’est celui-là même qui a fourni les munitions à K. Alidou pour les braquages.
Dans sa réquisition, le parquet a estimé que les faits de détention illégale d’arme à feu portés contre T. Mohamed, N. Yannick, B. Nourredine, S. Fulbert, K. Alidou, O. Daniel, S. Abdoul Rachid, S. Abdoul Aziz, S. Abdoul Razack, K. Mahamadi sont caractérisés. Selon le procureur, les prévenus ont tenté de nier les faits à la barre, mais en enquête préliminaire et devant le parquet, ils ont reconnu avoir effectué des braquages. Le parquet a demandé au Tribunal d’être particulièrement sévères contre les prévenus qui, dont hormis K. Alidou qui a 24 ans, l’âge de ses acolytes braqueurs varie entre 18 et 19 ans. « Si à 18-19 ans, ils ont le courage d’aller dans la rue pour braquer et prendre des motos, ils pouvaient tuer, s’il y avait de la résistance des victimes », s’est indigné le procureur.
Le procureur a donc demandé au Tribunal de condamner T. Mohamed, N. Yannick, B. Nourredine, S. Fulbert à 10 ans de prison, dont 7 ans ferme et 3 ans de sûreté.
Il a été requis contre K. Alidou alias « le koro », 12 ans de prison, dont 10 ans ferme et une sûreté de 5 ans.
Pour O. Daniel, S. Abdoul Rachid, S. Abdoul Razack et son frère jumeau Abdoul Aziz le procureur a requis 8 ans de prison, dont 4 ans ferme et une sureté de 2 ans.
Pour ce qui est de S. Souleymane, S. Abass, T. Ibrahim et K. Mahamadi accusés de recel, il a été requis contre eux 10 ans de prison, dont 6 ans ferme et 3 ans de sureté.
La défense de K. Alidou a trouvé que le parquet a été froid dans sa démonstration de la culpabilité de son client. De plus, la défense s’est insurgée contre la réquisition du procureur, car selon toute vraisemblance, le procureur a estimé que son client qui est légèrement plus âgé que ses co-prévenus devaient prendre la plus lourde peine alors que c’est le mode opératoire que lui et les autres ont utilisé. L’avocat de K. Alidou a plaidé la clémence du Tribunal, car son client n’est pas irrécupérable pour la société.
Pour la défense de O. Daniel, l’instruction a été savamment menée. Cependant, elle s’est dite choquée par la réquisition du parquet. Selon la défense, O. Daniel n’a pas procuré l’arme, mais celle-ci a été prise à son insu. De plus, son client a cherché par tous les moyens de récupérer l’arme quand il a constaté sa disparition. « Ce n’est pas en connaissance de cause que l’arme s’est retrouvée dans les mains d’un tiers. Mon client n’a jamais été associé à un quelconque braquage », a soutenu l’avocat de O. Daniel qui a plaidé la relaxe au bénéfice du doute.
La défense de S. Souleymane a martelé qu’il n’y a aucun élément matériel qui puisse caractériser l’infraction retenue contre son client. Elle s’est insurgée contre la réquisition du parquet et a plaidé la relaxe de S. Souleymane au bénéfice du doute.
L’avocat de S. Abdoul Rachid s’est dit ébahi par la réquisition du procureur contre son client, car ce dernier a volé les munitions de son père pour se servir des douilles pour se confectionner un collier. Par ailleurs, les faits se sont passés depuis 2022. Selon la défense, il n’y a pas d’acte matériel qui lie son client à l’infraction. Pour cela, la défense a plaidé la relaxe pour infraction non constituée.
Pour sa part, la défense des Jumeaux S. Abdoul Razack et Abdoul Aziz a indiqué qu’il n’y a d’élément qui prouve que Abdoul Aziz a participé à un braquage. Pour cela, elle a plaidé que celui-ci soit relaxé au bénéfice du doute. Et pour S. Abdoul Razack, sa défense a demandé la clémence du Tribunal pour que son client puisse se réinsérer dans la société. Elle a plaidé pour que S. Abdoul Razack soit condamné à une peine communiée en travaux d’intérêt général.
Le Tribunal a mis le verdict en délibéré pour le 17 janvier 2025.
Sam S
Zoodomail.com
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