Le mardi 27 août 2024, O.C était devant le Tribunal de grande instance Ouaga1 pour répondre des faits de grand banditisme en l’occurrence, vol avec usage d’arme à feu. A la barre, l’accusé n’a pas reconnu les faits.
Dans la nuit du 9 au 10 février 2024, S.S, garde de sécurité pénitencière (GSP) est agressé par deux individus alors qu’il conduisait son enfant malade dans un centre de santé non loin de chez lui. Son sac à dos contenant ses deux portables et son arme ainsi que sa moto (une sirius originale) lui est arraché. A la barre, la victime explique qu’il est sorti de chez lui autour de 2 heures du matin pour conduire son enfant qui était malade dans un centre de santé. A peine a-t-il fait 100 mètres qu’il est agressé par deux individus. S’en suivra un lutte. S.S indique qu’il a alors essayé de faire sortir son arme de son sac mais les délinquants ont vite compris qu’il était armé. C’est ainsi que l’un deux lui assène des coups de machette qu’il évite de justesse tout en protégeant son enfant également contre les coups. L’autre malfrat tente de reprendre l’arme et y réussit. Fort heureusement, dans la lutte, le chargeur tombe et celui-ci n’arrive pas à en faire usage. C’est ainsi que les deux individus s’emparent du sac, l’arme et repartent avec sa moto.
Les investigations vont permettre de mettre la main sur O.C courant avril. Ce dernier est interpellé avec la moto volée en sa possession. Devant les juges, il confie qu’il a payé la moto avec un certain Abdou (qui reste introuvable), un ami du quartier à 225 000 FCFA. Il explique que le nommé Abdou est venu lui dire qu’il voulait vendre la moto parce que son grand-frère lui a acheté une nouvelle moto et qu’il voulait de l’argent pour compléter payer des médicaments se soigner.
A-t-il reçu les papiers de la moto ? a bien voulu savoir le Tribunal. L’accusé répond par la négative. Est-il normal de payer une moto sans recevoir les papiers ? a poursuivi le Tribunal. L’accusé fait savoir que Abdou lui a dit que c’est son grand-frère qui détient les papiers et que dans deux semaines, il viendra lui remettre les papiers. Pourquoi payer une moto et attendre deux semaines pour prendre les papiers ? Du reste le Tribunal a voulu savoir pourquoi, il avait en sa possession également les deux portables volés à S.S ? O.C indique qu’il a payé les portables avec un certain Papou. Et au Tribunal de lui faire remarquer qu’en enquête préliminaire, le nommé Papou a déclaré à la police qu’il ne lui a pas vendu les portables. Finalement, c’est avec lui qu’on a retrouvé et les téléphones portables et la moto issue des faits de grand banditisme, a observé le Tribunal. A-t-il, oui ou non volé les portables et la moto ?, l’accusé répond encore une fois de plus par la négative. Il reconnait qu’il ne devait pas acheter la moto sans les papiers mais, ne savait pas que c’était une moto volée.
Rebondissement
Dans son témoignage, la victime, S.S a indiqué que le 2 mai 2024, le commissariat de l’arrondissement 2, l’a appelé pour l’informer que sa moto a été retrouvée. Et le 1er juin 2024 son arme a été retrouvée par le commissariat central entre les mains de deux délinquants à la suite d’un braquage. S.S affirme qu’ayant entré en possession de sa moto, il a dépensé près de 300 000 dans des frais de réparation car, la couleur ainsi que les pièces d’origine avaient été changées. Cependant, il fait sans savoir des révélations à la barre qui va plaider en faveur de l’accusé. En effet, S.S a dit être ami avec la grande sœur de l’accusé et cette dernière lui a confié que prévenu l’a avoué que le nommé Abdou lui a demandé de le couvrir.
A la lumière de cette révélation, le parquet a estimé, à la grande surprise et l’incompréhension totale de l’assistance que faits reprochés à l’accusé ne sont pas suffisamment constitués. Car si effectivement, le prévenu a dit à sa grande sœur que Abdou l’a demandé de le couvrir, c’est qu’il a un doute et rien n’indique que l’accusé a effectivement commis les faits qu’on lui reproche. La procureure a alors demandé la relaxe de O.C au bénéfice du doute.
Constitué en partie civile, S.S a réclamé le remboursement des frais de réparation qu’il a estimé finalement à 486 000 FCFA.
Dans son verdict, le Tribunal a requalifié les faits de grand banditisme portés contre O.C en des faits de recel et l’a reconnu coupable. En répression, l’accusé a été condamné à 24 mois de prison dont 12 mois ferme et une amende ferme de 500 000 FCFA. En outre, le Tribunal a ordonné à l’accusé de payer la somme de 428 900 FCFA à la victime à titre du préjudice causé.
Image illustrative
Sam S
Zoodomail.com
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