Devant le Tribunal : elle jette le corps de son bébé de 9 mois au barrage de Tanghin

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Tanghin barrage

Le vendredi 16 août 2024, I.A, A.E, Y.E et N.J était devant le Tribunal de grande instance de Ouaga1 pour répondre des faits d’atteinte à l’intégrité physique d’un cadavre et coups volontaire ayant entrainé la mort. Les accusés à la barre ont reconnu les faits et ont demandé la clémence du Tribunal.

Les faits. Courant juillet 2024, I.A, fille de joie, est allée jeter le corps de sa fille de 9 mois au barrage de Tanghin à Ouagadougou. À la barre, elle explique que son enfant était malade et elle l’a conduit à un centre de santé pour des soins. Après cela, elle est revenue à la maison, mais l’état de l’enfant s’est aggravé et entrainé son décès. Ne sachant pas quoi faire, elle a décidé d’aller jeter le corps accompagnée de A.E et Y.E ses amies et également fille de joie. À la barre, elle avoue qu’elle ne savait pas que cela était interdit. Elle déclare que dans son pays (puisqu’elle est de nationalité étrangère), lorsqu’un enfant (de nationalité étrangère) décède et s’il n'y pas personne pour l’inhumer, on jette le cadavre dans un cours d’eau. Appelé à la barre, A.E déclare que I.A lui a confié l’enfant malade et est allée vaquer à « ses occupations ». C’est autour de 2 heures du matin que l’enfant est décédé et elle a appelé I.A l'informer. Celle-ci est revenue lui dire de l’accompagner au barrage de Tanghin pour jeter le cadavre, accompagnées de Y.E. A son tour Y.E n’a pas nié les faits.

N.J également de nationalité étrangère, quant à lui est accusé de coups ayant entrainé la mort sur la personne de M.E petit ami de A.E. Devant le Tribunal, l’accusé fait savoir que c’est M.E qui est venu le menacer et il est allé au camp Paspanga porte plainte. A la suite de cela, M.E s’est excusé. C’est peu de temps après, que M.E lui a informé que l’enfant de I.A est décédé et qu’elles sont allées jeter le cadavre au barrage de Tanghin. Sur ce, il est reparti porter l’information à la gendarmerie. Toute chose qui n’a pas été du goût de M.E. S’en suivra alors une bagarre entre eux. L’accusé témoigne que c’est d’abord M.E qui lui a porté des coups avec un bâton et il a récupéré le même bâton pour le frapper et celui-ci a pris la fuite. Il avoue qu’il n’était pas au courant de la mort de M.E. puisque après la bagarre, il est allé une fois de plus à la gendarmerie expliquer le problème. C’est le lendemain de la bagarre qu’il a été convoqué par la police et c’est là qu’on l’a informé du décès de M.E. 

Pour le parquet, les faits d’atteinte à l’intégrité physique d’un cadavre portés contre I.A et de complicité portés contre A.E et Y.E sont constitués puisque les accusés ont reconnu les faits. Le procureur a fait savoir que le corps du bébé n’a pas été retrouvé malheureusement mais cela n’enlève en rien à la culpabilité des prévenus. Et au procureur de faire savoir, qu’en réalité, la mère de l’enfant n’a pas voulu soigner celui-ci et souhaitait sa mort, car étant une fille de joie, avoir un enfant dans les bras, constituait une gêne. Selon le procureur, il y a une législation au Burkina Faso en matière d’inhumation et en aucun cas, on ne peut aller jeter un cadavre au barrage. Pour cela, il a requis 36 mois ferme et un million de FCFA d’amende contre les trois prévenues.

En ce qui concerne N.J, le parquet estime également que les faits de coups mortels portés contre lui sont établis puisque l’accusé n’a pas nié. Le ministère public a noté que le prévenu est resté constant dans ses déclarations et a fait amende honorable puisque à chaque étape, il a fait recours aux forces publiques notamment la gendarmerie. Selon le parquet, il n’y a pas d'éléments qui puissent prouver la préméditation, cependant, il n’en demeure pas moins que les coups portés ont été volontaires et ont entrainés la mort. Pour ces faits, le procureur a requis 7 ans de prison dont 36 mois ferme et un million de FCFA d’amende contre N.J, en attendant le verdict.

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Sam S

Zoodomail.com

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