Le mardi 22 octobre 2024, O. Cheick Omar et S. Aimé étaient devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’actes de grand banditisme, de détention illégale d’arme à feu et de blanchiment de capitaux. À la barre, les deux accusés ont reconnu les faits.
Après avoir écumé la ville de Ouagadougou en ciblant les gérants de boutique de transfert d’argent, O. Cheick Omar et S. Aimé ont été alpagués le 29 juin 2024 à Kouba, alors qu’ils tentaient de déposséder C. Sadia de sa recette journalière de sa boutique de transfert d’argent. Ayant observé la victime toute la matinée, les deux acolytes la suive jusqu’à son domicile et profite d’un moment d’inattention de cette dernière pour rentrer dans chambre pour s’emparer de son sac à main contenant l’argent. Manque de pot, ils sont surpris par un voisin qui lance l’alerte. O. Cheick Omar est appréhendé sur place et conduit chez les koglwéogo tandis que S. Aimé réussi à prendre la poudre d’escampette sur sa moto.
Le mode opératoire
A la barre, 4 victimes se sont présentées et ont relaté les circonstances dans lesquelles elles ont été dépouillées. K. Moctar, une des victimes raconte qu’il a quitté sa boutique autour de 21 heures pour rentrer chez lui à quelques encablures de la voie de contournement route de Ouahigouya. Il est suivi par les deux acolytes à moto, sentant le danger, K. Moctar décide de rebrousser chemin, trop tard, car, O. Cheick Omar et S. Aimé, lui coupe la route, le tient en respect avec un pistolet automatique et la dépouille de ses téléphones portables et s’emparent de son sac qui contenait un million 200 mille FCFA.
Y. Adama quant à lui, a vu sa fille agressée par les deux individus vers le château de Tampouy sur le coup de 19 heures. Ils emportent les quatre téléphones de la jeune fille plus la somme de 150 000 FCFA.
Z. Bibata, également gérante de boutique de transfert d’argent a vu ses 853 000 FCFA emportés alors qu’elle était momentanément sortie de sa boutique pour nettoyer son enfant qui avait fait ses besoins.
Devant les juges, O. Cheick Omar et S. Aimé avouent avoir opéré une seule fois et se sont enfouis avec la somme de 150 000 FCFA et 4 téléphones portables. Par conséquent ils reconnaissent partiellement les faits. Ils nient avoir dépouillé K. Moctar, la fille de Y. Adama et Z. Bibata. Pourtant, relate le Tribunal, lors des enquêtes préliminaires, c’est eux-mêmes qui ont conduit la police et indexer les boutiques, dans lesquelles ils ont eu à opérer.
" J'ai un permis de port d'arme délivré par le commissariat de Komsilga", selon un des accusés
Dans ses explications, O. Cheick Omar raconte qu’il avait sa boutique de vente de vêtements et qu'à un moment donné ses affaires ne marchaient pas, raison pour laquelle il s’est mis dans le braquage. Il explique qu’il dispose d’un permis de port d’arme délivré par le commissariat de Komsilga. Dans le compte bancaire de O. Cheick Omar, la police note des transactions douteuses en l’occurrence des dépôts et des retraits de sommes d’argent suspects. L’accusé explique que c’est sa mère qui a vendu un terrain et l’a remis la somme de 3 millions de FCFA pour son commerce et il a déposé cette somme en banque. Cependant, par la suite, son relevé bancaire indique qu’il a procédé au retrait d’un million 200 FCFA et le dépôt de 2 millions de FCFA trois semaines plus tard. Comment, explique-t-il ces mouvements d’argent ?, a bien voulu savoir le Tribunal, l’accusé explique qu’il prenait l’argent pour injecter dans son commerce et dès qu’il fait des bénéfices, il les dépose en banque. Et au Tribunal de le faire observer qu’il a dit que son commerce ne marchait pas raison pour laquelle il s’est mis à braquer, comment pouvait-il faire des bénéfices de deux millions de FCFA en trois semaines pendant que son commerce ne marche pas ?, a rétorqué le Tribunal. L’accusé reste muet.
Le procureur demande la confiscation de l’arme
Pour le procureur, les faits sont suffisamment clairs et concordants, car les explications des victimes, sont sans équivoque. Selon le procureur, les victimes ont indiqué avoir été dépouillés par deux individus à moto avec usage d’un pistolet automatique. Du reste, les perquisitions ont permis de découvrir chez O. Cheick Omar, le pistolet automatique et des munitions et chez S. Aimé, la police a saisi la moto qui servait pour les opérations. Le parquet rappelle que lors des enquêtes préliminaires, les deux accusés ont reconnu sans ambages les faits. Toute chose qui a permis de mettre en lumière plusieurs victimes que les accusés ont aidé à identifier et les sommes emportées concorde avec et les déclarations des victimes et des accusés. Pour ce qui est des faits de détention illégale d’arme à feu, le parquet a requis la relaxe étant donné que O. Cheick Omar dispose des papiers en bonne et due forme. Cependant, le procureur a demandé la confiscation de l’arme. La relaxe au bénéfice du doute aussi a été également requise contre S. Aimé pour les faits de détention illégale d’arme à feu, car, selon le procureur, il n’y a pas éléments concrets pour incriminer l’accusé.
Toutefois, une peine de 15 ans de prison ferme et assortie d’une période de sureté de 8 ans et une amende de deux millions de FCFA ont été requise contre S. Aimé et 15 ans de prison ferme et une période de sureté de 10 ans et 50 millions de FCFA d’amende a été requis contre O. Cheick Omar pour les faits d’acte de grand banditisme.
Le verdict est attendu pour le 29 octobre 2024.
Image illustrative
Sam S
Zoodomail.com
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