Le Café/37e Anniversaire assassinat du Président Sankara : vers une réhabilitation totale du leader de la Révolution d’août ?

15 octobre 1987- 15 octobre 2024. Il y a 37 ans jour pour jour que le Président Thomas Sankara et 12 de ses compagnons ont été assassinés au sein de Conseil de l’Entente par un commando. 
Après plusieurs tribulations sur le plan judiciaire ponctuées par plusieurs rebondissements, le procès de l’assassinat du Président Thomas Sankara s’est finalement ouvert le 11 octobre 2021. Soit 34 ans longues années après la tragédie du 15 octobre 1987. Ce procès fleuve qui a mis sur le banc des accusés 12 personnes, dont l’ex Président Blaise Compaoré, son homme lige, le Général Gilbert Diendéré et le sulfureux Hyacinthe Kafando. 
Après six mois d'auditions, de témoignages et de plaidoiries, le verdict qui tombe le 26 avril 2022 est sans appel, l’ex Président Blaise Compaoré, présenté comme le principal commanditaire de ce carnage et en exile depuis sa chute en octobre 2014 en Côte d’Ivoire, le Général Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando, présentés comme les exécutants sont tous condamner à vie. Après le verdict, parmi ces trois condamnés, seul le Général Gilbert Diendéré purge sa peine, le président Blaise Compaoré vivant en exil, Hyacinthe Kafando à quand, lui pris la poudre d’escampette.  
Ainsi, le feuilleton judiciaire connaissait son épilogue 35 ans après l’assassinat du leader de la Révolution. 
Sur le plan mémoriel, on peut dire sans se tromper que l’œuvre, l’engagement politique, panafricaniste et anti-impérialiste du Président Sankara est plus que jamais vivace dans la mémoire collective. 
Aujourd’hui aussi bien en Afrique, et même ailleurs, des rues, des places de grandes écoles portent le nom du célèbre capitaine. Au plan National, on peut citer entre autres, l’Université Thomas Sankara, un des temples du savoir au Faso ; le mémorial Thomas Sankara construit au sein même du Conseil de l’Entente où le Président Sankara a trouvé la mort, l’Avenue Charles de Gaulle rebaptisée, Avenue Thomas Sankara...
Au plan politique, le capitaine Thomas Sankara, plus que jamais connait une réhabilitation depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré qui porte son idéologie et le cite quasi systématiquement dans ses discours officiels. Il magnifie l’œuvre, le courage et la vision politique du Président Sankara. On ne pourrait passer sous silence cette décision forte de symbole qu’il a prise au cours d’un Conseil de ministres, en l’occurrence le retour de l’ancienne devise du pays : « La Patrie où la mort, nous vaincrons »
Au plan économique, le Président Traoré partage pleinement la politique économique de l’ex Président comme peuvent lui témoigner la création certaines usines telles que la Société de Transformation de Tomate (SOFATO), la raffinerie d’or, la nationalisation de certaines entreprises telles que la SN SOSUCO et bientôt le retrait de permis d’exploitation minière à certains pays réticents à accompagner le Burkina Faso dans sa lutte sans merci pour la reconquête de son territoire. Aujourd’hui, il a fait de son cheval de bataille, le développement endogène. 
Au plan judiciaire, le capitaine Ibrahim Traoré toujours dans la même veine que son prédécesseur a annoncé au cours de sa rencontre avec les forces vives de la Nation une traque des magistrats corrompus d’une part et d’autre part une lutte implacable contre la corruption. Sur ce dernier les points, il a déjà annoncé la couleur avec la mise en place de mécanismes de dénonciation d’actes de corruption. Il est même allé plus loin en invitant quelques semaines plus tard les citoyens témoins d’actes de corruption, de malversations à les dénoncer directement à la Présidence du Faso.
Au plan Social, le gouvernement actuel sous le leadership du capitaine Ibrahim Traoré a embouché la même trompette, en mettant en place une politique sociale plus favorables aux couches sociales les plus défavorisées. On peut retenir entre  autres : la baisse des coûts de prises en charge de certaines prestations sanitaires telle la dialyse, les IRM, le scanner...
Au-delà de toutes les conjectures sur le Sankarisme, il est évident que c’est plutôt ces actes et décisions suscitées qui changent positivement le quotidien des Burkinabè qui demeurent la meilleure de la définition du Sankarisme. Et la meilleure manière de perpétuer l’œuvre et la mémoire du Président Sankara.  
 

Zoodyinga