Coups et blessures sans intention de donner la mort et soustraction frauduleuse de moto. Tels étaient les chefs d’accusation à l’encontre de D. Issouf. L’accusé qui a comparu le vendredi 4 octobre 2024 devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1, n’a pas nié les faits.
Courant 2024, D. Issouf vigile de son état était en poste dans un domicile. À la suite d’une altercation avec son collègue qui était venu prendre la relève, il l’assomme à l’aide d’un marteau et prend la poudre d’escampette avec la moto de ce dernier. Transporté d’urgence à l’hôpital, son collègue décède par la suite. Au cours de l’altercation, l’accusé va également assommer avec le marteau, sa patronne et la petite sœur de celle-ci.
À la barre, D. Issouf explique que ce jour-là, son collègue du nom de Tinoaga qui devait venir le relayer était en retard, car il était déjà 19 heures et celui-ci n'était pas encore venu alors qu’ils prennent service à 18 heures. Ainsi, à l’arrivée de son collègue, il a voulu attirer son attention sur son retard, mais ce dernier s’est emporté et a commencé à l’invectiver. S’en est suivi des insultes entre les deux. L’accusé raconte qu’à ce moment, la petite sœur de sa patronne âgée de 12 ans est sortie pour voir ce qui se passait et l’a appelé pour comprendre. D. Issouf affirme que lorsque qu’il s’est retourné pour aller vers la sœur de sa patronne que Tinoaga lui a asséné un coup à l’épaule par-derrière avec une houe et voulant alors se défendre, il a ramassé un marteau qui traînait sur une table et l’a frappé à la tête et ce dernier a perdu connaissance.
Pourquoi a-t-il assommé la petite sœur de sa patronne qui n’était pas impliquée dans la bagarre, a bien voulu savoir le Tribunal ? Et à l’accusé de répondre que cette dernière poussait des hurlements pour alerter le voisinage et que si les voisins venaient, on allait le lyncher. Il explique que c’était pour la faire taire car il était paniqué.
Quid du coup de marteau porté à sa patronne alors ? Et à l’accusé de rétorquer que pendant les événements, sa patronne est arrivée et a klaxonné pour qu’on ouvre la porte, constatant que personne ne venait ouvrir la porte, elle est descendue et est rentrée dans la cour. Et lorsqu’elle a vu son collègue et sa petite sœur évanouie et le sang, sa patronne a crié et la solution qui restait pour la faire taire était de l’assommer à son tour. Après son forfait, l’accusé s’empare de la moto de son collègue pour prendre la fuite, tout en prenant le soin de refermer la porte de la cour à clé.
Le procureur, lui fait comprendre qu’après-avoir frappé son collègue à la tête et que celui-ci s’est évanoui, il a continué à le frapper. L’accusé ne nie pas cette déclaration.
Devant, les juges, l’accusé a avoué regretter son geste et n’avait pas l’intention de donner la mort. Il affirme que c’est plus tard qu’il a appris que son collègue était décédé.
À cette étape de l’instruction, certains avocats de la partie civile ont estimé que l’affaire devrait être portée aux assisses criminelles. Le parquet n’était pas de cet avis et a souhaité la poursuite de l’instruction.
Face à cet imbroglio, le Tribunal a renvoyé le dossier au ministère public pour complément d’instruction à la demande de la partie civile.
Image illustrative
Sam S
Zoodomail.com
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