S. Dieudonné, D. Roger et O. Aboubacar étaient devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’enlèvement, de séquestration et de coups et blessures volontaires sur la personne de N. Fatao, âgé de 12 ans. À la barre, les accusés ont reconnu partiellement les faits, car ils ont tous nié les faits de coups et blessures volontaires.
Les faits se sont déroulés courant avril-mai 2024. Devant le Tribunal, la victime N. Fatao a raconté, qu’il se trouvait au quartier lorsque le petit-frère de O. Aboubacar est venu lui demander s’il n’a pas vu des individus pousser une moto. A cette question, il a répondu par la négative. Le lendemain, poursuit la victime, on est venu le chercher à la maison pour le conduire chez O. Aboubacar. Sur place, il retrouve deux autres de ses amis Mounouni et Ali qui avaient dit à O. Aboubacar, qu’il était impliqué dans le vol de la moto de celui-ci. Par la suite, ils sont conduits chez les Koglwéogos puis gardés pendant 11 jours puis relâcher selon la victime. Dans sa narration, il explique que quelques jours après, O. Aboubacar est revenu le prendre repartir chez les koglwéogos et ont l’a battu là-bas et gardé une fois de plus pendant 12 jours et que c’est sa maman, T. Salamata qui est venue avec une convocation remettre au Koglwéogos et on l’a relâché.
A la barre, T. Salamata, mère de N. Fatao, indique qu’elle était au marché et qu’un monsieur est venu lui dire que son enfant a volé et on l’a conduit chez les koglwéogo. C’est ainsi qu’elle s’est rendue chez les koglwéogo trouvé qu’on a battu son enfant. Deuxièmement, elle explique qu’elle a quitté le marché rentrer chez elle et n’a pas trouvé N. Fatao et son petit-frère et elle est sortie les chercher. C’est là que le voisinage, l’a dit que O. Aboubacar est venu les chercher amener chez les koglwéogos et elle s’y est rendue une fois de plus trouver qu’on a frappé N. Fatao puisque celui-ci avait des traces sur le corps. Elle relate que S. Dieudonné qui est le porte-parole des koglwéogos l’a ordonné de payer la somme de 15 000 F CFA avant que l’enfant ne soit libéré. Et elle est partie porter plainte et envoyer une convocation.
« Ses parents, vous ont-ils donné l’autorisation de le garder ?», interroge le Tribunal
Le Tribunal constate les traces des coups sur le corps de la victime et a voulu être clair avec les accusés en leur faisant savoir que ce ne sont pas les faits qu’ils reprochent à l’enfant à savoir l’accusation de vol qu’ils portent contre N. Fatao qui fait l’objet du jugement. Mais c’est le fait qu’ils aient enlevé la victime, sa séquestration sans le consentement de ses parents et les coups portés contre lui qui sont jugés.
S. Dieudonné, porte-parole des Kolgwéogos, jure qu’il n’a pas touché à la victime, car il était absent pour cause de maladie au moment des faits. Il confie que c’est O. Aboubacar qui a conduit l’enfant à leur base et qu’ils l’ont retenu pour la première fois pendant 4 jours, car ils voulaient s’entretenir avec lui et mener des enquêtes pour retrouver la moto. Et au Tribunal de lui faire remarquer que même si les accusations portées contre l’enfant étaient vraies, ils n’avaient pas le droit de le garder sans se référer aux autorités compétentes. « Ses parents, vous ont-ils donné l’autorisation de le garder ? S. Dieudonné répond par la négative.
D. Roger avoue que cela fait 5 à 6 mois qu’il a intégré les Koglwéogos et qu’ils ont gardé la victime premièrement pendant 4 jours et 9 jours pour la seconde fois et que c’est sa mère qui leur a dit de gérer le problème à leur niveau.
O. Aboubacar, à la barre a laissé entendre que ce sont les enfants du quartier qui l’ont dit que N. Fatao faisait partie de ceux qui ont volé sa moto. Et il est allé voir les koglwéogos et c’est S. Dieudonné qui lui a dit d’amener l’enfant. Il dit n’avoir pas frappé la victime. « Avez-vous reçu l’autorisation de ses parents pour le conduire chez les koglwéogos ? », a bien voulu savoir le Tribunal. L’accusé répond qu’il ne connaissait pas ses parents. Il raconte que c’est au niveau des Koglwéogos que l’enfant a remis le numéro de sa mère, mais le numéro ne passait pas. « Pourquoi n’avoir pas été voir les parents de la victime avant de l’amener à la base des Koglwéogos ? », questionne encore le Tribunal. « Je suis allé, mais je n’ai pas trouvé sa mère », répond le prévenu.
Et au Tribunal de demander aux accusés si les enquêtes menées pour retrouver la moto ont abouti. Ils répondent tous par non. Le Tribunal conclu alors qu’ils ont enlevé, séquestré et battu la victime pour rien.
Le parquet a estimé que les faits sont clairs, car, non seulement les traces des coups sur l’enfant sont toujours visibles, mais également les accusés n’ont pas nié les faits et ont agi en connaissance de cause. De plus, le témoignage de la mère de la victime est concordant et en enquêtes préliminaires et à la barre. Pour ce faire, le procureur a requis 24 mois de prison dont 12 mois de prison ferme et 500 000 FCFA d’amende ferme contre chacun des 3 prévenus.
Le Tribunal statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle et en premier ressort a requalifié mes faits d’enlèvement portés contre S. Dieudonné et D. Roger en fait de complicité d’enlèvement. Les faits de séquestration et de coups et blessures volontaires portés contre O. Aboubacar ont été requalifiés en complicité de séquestration et de coups et blessures volontaires. Toutefois, S. Dieudonné et D. Roger ont été reconnu coupables de Séquestration et coups et blessures volontaires, et O. Aboubacar reconnu coupable des faits d’enlèvement. Tout compte fait, les trois prévenus ont écopé de 24 mois de prison et un million de FCFA d’amende, le tout assorti de sursis.
T. Salamata qui s’est constituée en partie civile n’a pas voulu faire de réclamation.
Sam S
Zoodomail.com
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