Devant le Tribunal : 10 ans de prison pour deux VDP braqueurs

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Devant le Tribunal

Le mardi 10 septembre 2024, O. Aboubacar, O. Razack, O. Fabrice et S. Ilias étaient devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits de grand banditisme. À la barre, les prévenus n’ont pas reconnu les faits. À l’issue du procès, ils ont été condamnés à de lourdes peines.

Le 3 juin 2024, Z. Adama est victime d’une agression à main armée, sa moto de marque sirius lui est retirée. À la barre, la victime raconte qu’il revenait de la prière autour de 5 heures du matin et arrivé devant sa cour et alors qu’il essayait d’ouvrir le portail, un individu est venu lui tenir en respect à l’aide une Kalachnikov pendant qu’un autre attendait sur une moto. C’est ainsi que le premier individu l’a sommé de vider ses poches et lui remettre les clés de sa moto et avant de partir, les deux prirent le soin de le ligoter. Le 12 juin 2024, Z. Adama est contacté par la police pour savoir s’il était le propriétaire d’une moto sirius déclarée volée ? Il répond par l’affirmative et la police lui fait comprendre qu’elle a retrouvé les traces de la moto à Dédougou et qu’un volontaire pour la défense de la patrie VDP) du nom de O. Aboubacar s’en servait pour ses déplacements. Z. Adama explique que la police lui a confié qu’elle soupçonnait ce VDP pour des faits de vols, mais elle n’avait pas d’éléments tangibles, mais grâce à la moto, elle allait mettre la main sur celui-ci.

Effectivement, quelques jours après, O. Aboubacar est interpellé à Dédougou dans son détachement et après perquisition dans une maison qui lui servait de gîte, on retrouve la moto sirius et une autre moto de marque winner, deux plaques d’immatriculations démontées, un ordinateur, 3 chargeurs de Kalachnikovs garnis de 46 minutions chacun et le téléphone de Z. Adama. L’accusé est transféré à Ouagadougou pour la suite de l’enquête.

Devant le Tribunal O. Aboubacar, confie que les objets trouvés ne lui appartiennent pas et qu’il n’habite pas dans la maison où la perquisition a eu lieu. Il explique que c’est de temps en temps qu’il se rendait là-bas pour dormir. Il indique que la maison appartient à un certain Sami également VDP qui était en mission et qu’il avait dit à ce dernier qu’il voulait payer une moto. C’est là que ce Sami a expliqué à son neveu, un certain Oussou que l’accusé cherchait une moto à payer et que c’est Oussou qui a amené la moto. Il jure n’avoir jamais utilisé la moto. Pourtant, lors des enquêtes de la police, on l’a aperçu à plusieurs reprises sur la moto sirius.

Sauf que cette version ne corrobore pas avec ses déclarations au parquet, où il a reconnu les faits et dénoncé O. Razack, O. Fabrice et S. Ilias. L’accusé dit alors que c’est sous la torture à la police qu’il a dénoncée les trois autres pour avoir la paix. Cependant, O. Razack, VDP de son état dans un détachement à Kaya, lors de son interpellation et son interrogatoire, il  avait déclaré être au courant que O. Aboubacar avait volé un ordinateur et qu’ils ont même volé une moto winner ensemble. A la barre, O. Razack nie en bloc ces déclarations.

S. Ilias devant les juges fait savoir qu’il a été appelé par la police qui lui a demandé s’il connaissait O. Aboubacar et il a répondu oui. On l’a alors demandé de venir à la police pour affaire le concernant et il s’y rendu. Il dit ne pas être impliqué dans les braquages et que c’est parce qu’on a retrouvé tout simplement son numéro dans le téléphone de O. Aboubacar qu’il a été arrêté. Mais il ne nie pas connaitre et ce dernier et O. Fabrice. Toutefois, les choses ne se sont pas passées comme cela selon le procureur qui révèle que c’est dans un maquis à Ouagadougou que le prévenu a été interpellé et qu’il a même tenté de s’enfuir.

Le quatrième larron, O. Fabrice quant à lui, explique à la barre qu’il n’a jamais pris part à une quelconque opération. Il dit n’avoir jamais mis pied chez O. Razack. Mais, dans les déclarations devant le parquet, S. Ilias a avoué connaitre O. Fabrice. Et qu’ils sont allés chez O. Razack, une fois pour réclamer leur part de butins et que celui-ci est sorti avec une kalachnikov faire un tir de sommation et ils ont pris la fuite. O. Ilias a indiqué également au parquet en enquête préliminaire que c’est grâce à O. Fabrice qu’il a connu O. Aboubacar. Ces propos sont rejetés en bloc par O. Fabrice qui soutient mordicus ne pas connaitre les membres du gang.

Pour le parquet, les faits sont simples, car, O. Aboubacar et O Razack profitaient de leurs permissions pour venir à Ouagadougou avec leurs armes de dotations perpétrer des braquages avec la complicité de O. Fabrice et S. Ilias. Selon le parquet, même si les accusés nient les faits à la barre, il n’en demeure moins que ceux-ci sont caractérisés et les preuves sont accablantes surtout qu’en enquête préliminaires, ils ont tous reconnu les faits.

Dans son réquisitoire, le procureur a demandé au Tribunal de maintenir les prévenus dans les liens de la prévention et de les déclarer coupables des faits de grand banditisme. En répression, le parquet a requis 30 ans de prison assortis d’une période de sûreté de 20 ans ferme et une amende de 3 millions de FCFA contre O. Aboubacar et 30 ans de prison et une période de sûreté de 15 ans ferme et 3 millions de FCFA contre O. Razack. En ce qui concerne O. Fabrice et S. Ilias, le parquet a requis contre chacun d’eux, 20 ans de prison assortis d’une sureté de 15 ans ferme et 2 millions de FCFA d’amende ferme.

Dans son verdict, le Tribunal a condamné O. Aboubacar et O. Razack à 10 ans de prison assortis d’une sûreté de 7 ans et une amende ferme d’un million de FCFA chacun. Le Tribunal a requalifié les faits de grand banditisme portés contre O. Fabrice et S. Ilias en complicité de grand banditisme et les a condamné chacun à 7 ans de prison et une sûreté de 5 ans et une amende d'un million de FCFA ferme.

Sam S

Zoodomail.com

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