Accusé d’abus de confiance portant sur la somme de plus de 38 millions de FCFA, K.M, revendeur de véhicule est passé à la barre du Tribunal de grande instance Ouaga1 pour s’expliquer. Il a reconnu les faits et s’est engagé à rembourser ses victimes au nombre de 5. C’était le mardi 6 août 2024.
Courant 2024, K.M est appréhendé à Cotonou et transféré à Ouagadougou pour répondre des faits d’abus de confiance. Des faits, il ressort que K.M a détourné la somme de plus de 38 millions que 5 clients lui ont remis pour l’acquisition de véhicules. À la barre, l’accusé a reconnu les faits. Il explique qu’il a utilisé l’argent pour des besoins personnels. Il avoue avoir investi une partie de cet argent dans une affaire qui devrait lui rapporter gros. Quant à l’autre partie, il affirme l’avoir envoyé à ses partenaires en Pologne et en Belgique pour l’achat des véhicules. Cependant, il dit ne pas disposer des preuves de l’envoi puisque cela a été fait à travers un système de main à main. C’est-à-dire qu’il a remis l’argent à un partenaire qui se rendait en Pologne pour que celui-ci le remette à ses fournisseurs sur place. Il estime avoir été grugé par ses partenaires. Il a demandé au Tribunal de lui donner un peu de temps pour rembourser les victimes. Il rassure qu’il était en train de réunir l’argent lorsqu’il a été arrêté.
Et au Tribunal de demander à l’accusé ce qu’il compte faire maintenant ? En réponse, il a demandé qu’on lui laisse un peu de temps pour exécuter la commande ou dans le cas échéant restituer l’argent des victimes. Pourquoi n’a-t-il pas appelé les victimes pour les rassurer ? rétorque le Tribunal et à l’accusé de confier qu’il avait perdu son téléphone entre temps et n’avait plus les contacts de ces derniers.
Pour la partie civile, l’instruction a été claire et d’ailleurs l’accusé ne conteste pas les faits. Pour elle, les victimes ont remis leur argent à l’accusé en toute confiance pour que des véhicules leurs soient livrés. Mais jusqu’à ce jour, ils ne sont pas rentrés en possession des véhicules. Du reste, il n’y a rien qui prouve que l’argent a été envoyé en Pologne.
Des frais exposés ...
En termes de réparation, la partie civile qui a représentée 3 victimes a exigé le paiement respectif de 10 millions, 12 millions 600 et 7 millions de FCFA à ses clients au titre du dommage causé. La partie civile qui a également estimé que ses clients sont restés pendant des mois sans nouvelles de l’accusé ont subi un préjudice moral a demandé le paiement d’un million de FCFA à chacune des victimes. De plus, le conseil des victimes a indiqué que ses clients ont déboursé chacun 200 000 FCFA pour établir devant huissier des actes de vente pour cela, ils réclament chacun 500 000 FCFA au titre des frais exposés non compris dans les dépens. La partie civile a aussi rappelé que chacune des victimes a payé à la police la somme de 250 000 FCFA pour faire le déplacement à Cotonou pour appréhender et transférer l’accusé à Ouagadougou. Pour cela, elle réclame 253 000 FCFA pour chacune des victimes.
Des faits d'abus de confiance...
Le parquet a indiqué que les faits sont établis et l’accusé l’a même reconnu. Pour le procureur, les faits sont simples, l’accusé a utilisé l’argent qu’on l’a remis à d’autres fins, cela constitue un abus de confiance. Le procureur a demandé au Tribunal de ne pas se fier aux propos de l’accusé lorsque celui-ci dit qu’il était en train de réunir l’argent quand il a été arrêté, car en réalité, ses numéros ne passaient pas lorsque les victimes tentaient de le joindre. En répression, le parquet a requis que l’accusé soit maintenu dans les liens de la prévention et a demandé au Tribunal de le déclarer coupable des faits d’abus de confiance et le condamner à 24 mois de prison, dont 12 mois ferme et une amende de 500 000 FCFA.
"La Pologne est une mauvaise destination en termes d'importation de véhicules", selon la défense.
La défense de l’accusé a rappelé la sincérité de celui-ci parce qu’il a reconnu les faits. Elle a alors plaidé la relaxe et au cas échéant le sursis. Le conseil de K.M a fait savoir que la Pologne est une mauvaise destination en termes d'importation de véhicules du fait des réseaux de trafic illicite des véhicules. Et c’est en cela que l’accusé a été grugé par ses partenaires. Concernant, les exigences de la partie civile, la défense a indiqué qu’il ne faut pas alourdir le sort de son client, car certaines réclamations sont non fondées. Pour elle, l’accusé n’a pas demandé à être transféré à Ouagadougou donc, il n’y a pas de raison qu’il paie les charges découlant de son transfert.
En guise de dernier mot, K.M a demandé pardon au Tribunal et aux victimes. Il a dit espéré résoudre le problème si on lui donne le temps, car ce n’est pas dans ses habitudes d’abuser de la confiance de ses clients.
Le Tribunal a mis en le verdict en délibéré pour le 20 août prochain.
Image illustrative
Sam Sisqo
Zoodomail.com
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