Devant le Tribunal : " je vous jure que je ne recommencerais plus", déclare l'accusée

Submitted by Redaction on
Image
Coup et blessure volontaire

D.A était le devant le Tribunal de grande instance Ouaga1 le mardi 6 août 2024 pour répondre des faits de coups et blessures volontaires portés sur M.S, sa voisine. Devant les juges, l’accusée a reconnu les faits.

Les faits se sont déroulés le 27 janvier 2024 à Tanghin, un quartier de Ouagadougou. Ce jour-là, autour de 20 heures, D.A appelle M.S, la victime pour lui donner rendez-vous. M.S informe T.A, une de ses amies et son père. Accompagnée de T.A, elle se rend au lieu dudit rendez-vous. Surplace, elle trouve l’accusée qui elle, également, était en compagnie d’un jeune homme. D.A accuse M.S d’être venue chez elle avec un fétiche pour la maudire et la séparer de son mari. M.S ne reconnaît pas les faits, l’accusée la menace et lui dit de détruire le fétiche pour annuler ses effets. M.S affirme qu’elle n’a rien fait de tel et qu’elle n’a pas de fétiche. D.A s’emporte, la situation dégénère, là le jeune qui avait accompagné D.A assène un coup à M.S, celle-ci s’évanouit avec des saignements au nez et aux oreilles. Malgré la perte de connaissance de M.S, D.A enlève sa chaussure et lui porte des coups, T.A intervient et prend aussi des coups de la part de D.A.

Une histoire de fétiches ...


A la barre, la victime a expliqué, c’est suite à une bagarre entre l’accusée et son mari que tout a commencé. Elle indique qu’elle est allée séparer la bagarre et D.A l’a accusé de vouloir la séparer de son mari en usant d’un fétiche et l’a copieusement insulté. 
L’accusée pour sa part a fait savoir qu’elle n’avait pas l’intention de faire la bagarre avec la victime. Elle explique qu’elle a appelé la victime pour lui donner un rendez-vous afin de régler pacifiquement leur différend. Elle affirme qu’elle ne connaît pas le jeune homme qui a porté la main sur M.S. Elle relate que lorsqu’elle a rencontré celle-ci pour s’expliquer, les choses ont dégénéré et elles se sont disputées, c’est alors que le jeune homme qui était de passage a voulu intervenir pour les calmer et que la victime a proféré des injures à l’égard du jeune et c’est suite à cela que celui-ci l’a frappé. 
T.A qui a été témoin de la scène n’est pas du même avis que l’accusée. Elle a indiqué que D.A est venue avec le jeune homme puisque lorsque elle et la victime sont arrivées au lieu du rendez-vous, D.A et le jeune étaient ensemble. Elle a corroboré les propos de la victime et affirme que suite au coup porté par le jeune homme que M.S s’est évanouie. Elle a confirmé que l’accusée a porté des coups à M.S pendant que celle-ci était à terre et sans connaissance. 

 

« Est-ce humain ? » S’est interrogé le procureur


Pour le procureur, le jeune homme n’était pas sur les lieux par hasard et que c’est l’accusée qui l’a amené là-bas pour la défendre. Le pire selon le procureur, c’est que l’accusée après le forfait s’en est allée laissant la victime dans un état de détresse. « Est-ce humain ? » S’est interrogé le procureur. Selon le parquet, les faits de coups et blessures volontaires sont suffisamment constitués, car l’accusée a prémédité son acte et a donné rendez-vous à la victime dans l’intention de lui faire du mal. La suite, on la connaît. Et malgré l’intervention de T.A, l’accusée a continué à frapper la victime alors que celle-ci était évanouie. Du reste, D.A, n’a pas hésité à frapper T.A et même déchirer ses habits. Toute chose qui a entraîné une incapacité de trois jours pour la M.S et deux jours pour T.A. il en veut pour preuve les certificats médicaux qu’elles ont présentés. En guise de répression, le parquet a requis 12 mois de prison et 500 000 FCFA d’amende assortis de sursis.
En guise de réparation, la victime a voulu tout simplement que l’accusée rembourse les frais d’ordonnance qui selon son père s’élèvent à 100 400 FCFA. T.A constituée en partie civile a réclamé le remboursement de la somme de 33 600 FCFA représentant ses frais d’ordonnance. 

 

Un règlement pacifique, selon la défense.


Pour la défense, les faits sont clairs et l’accusée a reconnu son tort. Le conseil de D.A a expliqué que sa cliente n’a pas prémédité son acte comme veut le faire croire le procureur, car elle n’a pas contacté le jeune pour frapper la victime. D’ailleurs, a-t-il indiqué, sa cliente ne connaît même pas le jeune homme. Selon la défense, l’accusée a donné rendez-vous à la victime dans l’intention de régler pacifiquement leur différend et non de provoquer une bagarre. Et cette attitude ne rime pas avec la préméditation. La défense a plaidé la clémence du Tribunal pour la relaxe de l’accusée, car elle est mère de 4 enfants et abandonnée par son mari suite à cette affaire. D.A quant à elle a demandé pardon et à jurer qu’elle ne va plus jamais recommencer.
Le verdict a été mis en délibéré pour le 13 août prochain.

Image illustrative

Sam Sisqo 

Zoodomail.com
 

Les trois dernières publications