Comme chacun le sait, c’est en principe cette échéance du 1er juillet 2024 qui est convenue pour le terme de la transition, que le MPSR 2 a tenu à faire acter par les assises des 14 et 15 octobre 2022 consacrant son président, chef de la transition et chef de l’État.
Nous sommes donc à pratiquement un mois de cette échéance.
Le MPSR II et ses partisans comme il fallait s’y attendre, n’ont tenu aucun compte des interpellations à la sagesse, à la lucidité et au patriotisme véritable pour une Transition Politique qui nous mette en situation de défaire politiquement et militairement l’insurrection armée djihadiste dans notre pays. Comme anticipé par plusieurs analystes, il a cédé à l’hubris qui, comme on le sait, est mauvaise conseillère !
Ainsi, les assises nationales convoquées on pourrait dire en urgence et qui finalement n’ont duré qu’un jour au lieu des deux prévus initialement, furent un véritable entre soi ; un monologue, et malgré tout tenu sous la pression des partisans du MPRSII, orchestrée par le régime militaire ; et pour cause ! L’agenda du MPSR II à l’évidence, n’était pas celui de l’immense majorité de Burkinabè ; tout particulièrement les agriculteurs, éleveurs, artisans et commerçants ruraux ainsi que les opérateurs économiques des secteurs moderne et informel urbains qui payent un lourd tribut à la guerre et qui n’ont aucun intérêt à l’enlisement de notre pays dans la guerre.
Ainsi les assises se sont conclues sans un bilan de la reconquête du territoire et il faudra vraisemblablement endurer la guerre encore au moins 61 longs, très longs mois.
Les assisses se sont conclues sans garantie du retour à un État de droit ; elles annoncent donc la poursuite, voir le renforcement de l’imperium du régime militaire avec son lot d’arbitraire et de despotisme.
En revanche, les assises se sont conclues avec la nomination d’un Président du Faso en dehors des règles constitutionnelles y relatives, actée qui plus est, par le principal bénéficiaire, le président du MPSRII qui a prêté serment de respecter la Constitution.
Dans ces conditions, la prolongation de la transition qui consacrera 90 mois (7,5 années) de régime militaire dans notre pays, constitue in fine un coup d’État institutionnel à l’actif du MPSR II.
Les Burkinabè instruits par près de 22 mois d’une gouvernance du MPSR II applaudiront-t-ils une telle perspective ? Rien n’est moins sûr !
En tout cas, on peut dire que le MPSR II a lancé tout son va-tout dans la confiscation du pouvoir d’État et a de ce fait ouvert comme on dit, « la boîte de pandore ».
Alors que faire et comment le faire ?
Notre pays, il n’y a plus de doute est engagé dans une gouvernance qui conduira sans nouvelle donne vers ce que l’autre appelle « un cul-de sac labyrinthique » dont on ne sort malheureusement que par une tragédie. Que Dieu nous en garde !
Alors, il me semble possible de construire un mouvement populaire et pacifique engagé dans le recherche d’une voie crédible et viable de sortie de crise autour :
- De nos autorités traditions et religieuses qui ont toujours répondu à l’appel de la patrie en danger et ont su faire leur devoir sacré.
- De l’Union d’action syndicale (UAS) qui a su toujours consentir des sacrifices pour la patrie mais aussi faire reculer l’arbitraire et le despotisme.
- De nos anciens chefs d’Etat qui résident dans notre pays ; dans la dignité et l’honneur sans tâche de cette haute fonction qu’ils ont occupée, ils savent que le pays est à la croisée des chemins et qu’ils ne peuvent rester sourds à la détresse des populations et au risque d’effondrement de notre pays.
Joignez-vous nombreux à cette initiative qui a besoin de votre soutien !
Le chemin sera sans doute long et sinueux mais comme l’a si bien dit Joseph Ki-Zerbo : Nan an lara an Sara !
Bon courage à nous.
DIALLO Mamadou.
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