"Engagement féminin" : une thématique pour défier les stéréotypes de la société

Artistique Développement (Art’dév) et le projet Engagement féminin ont initié un panel sur la question de l’engagement de la gente féminine. Il s’est tenu le samedi 20 juillet 2024 au Centre de Développement Chorégraphique (CDC la termitière) avec pour panéliste Alice Somda /Somé, chercheur en sciences à l’Institut des Sciences et Sociétés et première, Dr en philosophie morale et politique. Cette activité a connu la participation du réseau de "Engagement Feminin".

Cette communication vise à révéler la complexité de l’engagement mettant en lumière ses implications sur l’autonomie, la créativité, la transformation sociale et aussi analyser l’engagement pour mieux comprendre ses implications sur le plan personnel, social et artistique. C’est donc dans ce sens que Dr Alice Somda/Somé a traité le sujet de l’engagement. Lors de son allocution, elle a fait appel à cinq grands points qui sont entre autres la définition de l’engagement, les implications générales de l’engagement, dans le cadre professionnel, l’engagement féminin sens et facteurs d’influences et l’engagement féminin dans le contexte artistique.

 Dans le premier point, elle fait remarquer que l’engagement constitue un moteur de tout développement qu’il soit personnel ou collectif. C’est une motivation, de persévérance et d’une responsabilité. Ensuite, elle indique que l’engagement est une prise de responsabilité. Accepter de s’engager, c’est aller jusqu’au bout afin de ne pas perdre sa crédibilité. À en croire à ses propos, l’engagement renforce la motivation et le dévouement envers une cause, un projet ou une organisation. Cela renvoie à la persévérance et à la détermination. 

"Un manque de danseuses professionnelles dans le milieu de la danse contemporaine."

C’est dans cette optique que Bienvenue Bazié et Auguste Ouédraogo ont pris l’engagement de répondre à un besoin à savoir, la faible présence des femmes dans le milieu de la danse. « Les motivations sont d’ordres du manque des danseuses professionnelles dans le milieu de la danse contemporaine. C’est par le constat de ce manque qu’on s’est rendu compte que la question était plus profonde. Cela venait des problématiques de chacune qu’on a évoqué lors des discussions d’ordres familiales, ou de la société. Comment la société voit aujourd’hui les femmes s’engager dans une profession qui a quelque part, elle ne reconnaît pas » a laissé entendre Auguste Ouédraogo co-initiateur du projet. Pour lui, cette conférence est importante parce que danser, exprimer des choses ne suffisent pas, il y a le besoin de se cultiver et de questionner sur ce que l’on fait. « En tant que professionnel, on a besoin souvent de se questionner sur des sujets et sur des problématiques et aussi de partager avec le public et cela résonne en nous et cela permet de repartir avec des idées un peu plus claires. Pour nous, c’était de donner l’occasion à ces stagiaires de pouvoir voir comment on peut questionner les choses, être ouvert au monde et avoir une réflexion personnelle ». 

"Le corps de la femme est une incarnation de nos valeurs culturelles"

L’engagement permet aux femmes de réaliser leurs potentiels, de renforcer leurs estimes de soi. Le réseau de l’engagement féminin en est un exemple palpable. Autre fois stagiaires dans cette formation, elles sont devenues des exemples et des porteuses de projets. Aujourd’hui elles ont fait des témoignages en lien avec leurs parcours artistiques. Selon la ghanéenne  Sena Atsugah, danseuse chorégraphe et enseignante à Philadelphie, elle estime qu’il y a plein de stéréotypes qui circulent à propos de la place et du rôle des femmes surtout dans les danses traditionnelles. « Malheureusement beaucoup de recherches de la part d’anthropologues et d’historiens ont beaucoup mis en avant le côté érotique, exotique du corps de la femme alors qu’il y a bien plus que cela. Le corps de la femme est une incarnation de nos valeurs culturelles, ainsi que les gestes du quotidien comme le fait d’écraser le mil ou piler se transforment en des gestes et permettent de nourrir nos différentes pratiques culturelles » a-t-elle déclaré.

En rappel, le projet Engagement Féminin initié part Art’dév est à sa 16ème édition. Une première session s’était tenue en janvier dernier et cette deuxième phase sera marquée par une restitution. Au total 9 filles venues du Mali, du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso seront au-devant de la scène le 27 juillet prochain pour mettre leurs corps en mouvement.

Nefertari Ouedraogo 
Zoodomail.com