Assami K., 37 ans, commerçant et père de 03 enfants, est poursuivi pour des faits d’escroquerie. Faits assez rocambolesques, à en juger par les débats. Il devait s’en expliquer au Tribunal de grande instance Ouaga 1 le mardi 07 novembre 2023.
Plus de 15 personnes ont été appâtées par sieur Kouanda. Le procédé est que des images de véhicules étaient postées sur les réseaux sociaux, dont Facebook et WhatsApp. Les personnes intéressées pouvaient donc le joindre via son agence, sise à Ouagadougou, pour commande. C’est ainsi que plusieurs personnes s’y sont intéressées, et le montant total de la somme que Assimi K. a englouti est de plus de 127 millions FCFA.
Il explique de prime abord qu’il commande les véhicules à Dubaï, et un de ses collaborateurs est en charge de les lui envoyer. Mais il se trouve qu’il’ a reçu tellement de commandes sans pour autant réussir à honorer ses engagements, que cela lui est monté au cou.
Des véhicules qui ont été commandés depuis l’an 2021 n’ont pas été livrés. Pendant ce temps, d’autres commandes affluaient.
Mais au lieu de chercher à honorer ses premiers engagements, il cumulait le tout, donnant des dates butoirs à ses clients qui payaient par avance des millions de FCFA pour leur véhicule qu’il leur présentait par ailleurs en images sur son téléphone, afin de les rassurer.
Plus d’une quinzaine de personnes ont passé dans la casserole de Assimi K. Et la raison était que les véhicules sont au port de Téma, au Ghana, soit à Lomé, au Togo, et aussi, que les camions qui transportaient les conteneurs sont tombés en panne en cours de route…
Plusieurs plaignants se sont déportés au palais.
Dans cette affaire, et qui est assez évocateur, d’autres personnes qui ont été grugées sont venues se présenter, même si elles n’étaient pas citées. C’est ainsi que dame Sarr explique qu’elle a été victime d’une escroquerie de la somme de 2 millions FCFA, mais a pu en récupérer 1, 5 million FCFA. Un autre, qui est voisin du prévenu, explique que dès qu’il a entendu l’affaire, bien avant, il avait déposé plainte contre le prévenu, car il lui doit la somme de 5, 0100 000 FCFA pour la livraison d’un camion-remorque 10 tonnes, mais qui n’est jamais arrivé.
Arrestation du prévenu par Interpol Togo
L’arrestation du prévenu s’est passée au Togo, dans la capitale Lomé. Car Kader T., victime aussi de la supercherie de Assimi K., l’a repéré à Lomé, et en a fait cas au bureau Interpol du Burkina, qui, de concert avec celui du Togo, l’ont arrêté.
Il explique qu’il a déboursé la somme de 11 millions FCFA sur 13 millions comme avance, lors de la signature du contrat pour un véhicule. Puis, ce fut des promesses à n’en pas finir, et, un jour, a trouvé celui-ci dans un hôtel de la place, au Burkina. Assimi était tellement surpris qu’il ne savait que dire, puis un des amis de celui-ci, étant présent sur les lieux, l’a rassuré que dans le monde des affaires, il y a des choses indépendantes de la volonté et qu’il faut avoir confiance, car tôt ou tard, les choses s’arrangeront.
Kader T. repart, puis des délais lui sont donnés pour le véhicule, maintes fois, cela par appel téléphonique. C’est là qu’il a donc appris que le prévenu se trouvait au Togo, lui-même y étant de passage, et l’a fait interpeller par Interpol-Togo, bien que Assimi lui ait demandé de garder ses passeports et de prendre une avance en argent pour ensuite régler le reste.
Mais Kader refuse, car il y a plusieurs personnes qui ont été grugées de la sorte, et donc, il va falloir mettre les choses au clair.
Ainsi donc, Assimi est extrait de Interpol Togo par celui du Burkina. Il demeure cependant que le prévenu explique que le retard est dû au fait qu’un de ses employés ait disparu avec 41 millions FCFA, à Dubaï, et qu’il aurait appris que celui-ci était en prison. Mais cela ne peut justifier le retard pris dans la livraison des véhicules, car même ceux qui ont fait leur commande en 2021 n’ont rien reçu.
Même son géniteur est passé pour mort, alors qu’il est dans la salle d’audience.
Me Esaïe F. Saba, avocat des victimes, explique que ce qui s’est passé a causé beaucoup de torts à ses clients. Une perte estimée à plus de 127 millions FCFA que le prévenu n’arrive pas à représenter. Mais il ajoute que le préjudice subi par certaines victimes est attristant, car il s’y trouve une qui a versé de l’argent pour un véhicule, car en partance pour la retraite, mais ne l’a jamais reçu.
Dame Laure T., une autre victime, a versé plus de 19 millions FCFA pour 04 véhicules dont elle n’en a pas encore vu les couleurs, sinon en images. Karim I., lui, s’est fait gruger à hauteur de plus de 5 millions FCFA après avoir contracté un prêt bancaire pour son camion 10 tonnes.
Même si dans ce dossier il y a des choses qui n’y figurent pas, un autre plaignant est venu expliquer son cas, qui ressemble aux autres. Mais celui-ci, particulièrement, informe qu’il est étonné de voir le géniteur du prévenu dans la salle, pendant que celui-ci lui avait dit qu’il était souffrant, et avait besoin d’aide, et, au finish, avait dit que celui-ci était mort. Toute chose qui porte à croire que c’est de la manipulation, selon la victime, qui estime que c’était délibérément fait.
Une escroquerie aggravée ?
En tous les cas, les victimes, par la voix de leur avocat, réclament la somme de plus de 127 millions FCFA comme préjudices subis, et 01 million FCFA par victime comme dommages et intérêts, ainsi que la somme de 2,5 millions FCFA comme frais exposés.
Par ailleurs, Me Saba explique que dame Diaby Kassamba, qui gère une agence de transfert d’argent, est aussi dans la plainte pour abus de confiance, car celle-ci a transféré, sous la demande de Assimi, la somme de 1,533 000 FCFA dans le compte de celui-ci, promettant que sa secrétaire allait venir verser l’argent parce que lui-même était hors du Burkina, mais celle-ci n’a rien reçu en retour.
La procureure, pour sa part, explique le caractère belliqueux du prévenu qui ne veut pas se confesser, pour qu’on lui accorde des circonstances atténuantes, mais, s’est entêté à vouloir tourner les membres du Tribunal en bourrique. Elle requalifie les faits d’escroquerie en escroquerie aggravée, car l’arnaque a eu lieu via des réseaux sociaux, et donc par communication électronique.
Elle requiert donc que Assimi soit condamné à la peine de prison de 60 mois et une amende de 3 millions FCFA fermes. Délibéré au 14 novembre prochain.
Image illustrative
O.SALLY
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