Devant le Tribunal : le faussaire et ses complices de papiers pour visas

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Devant le Tribunal

Le vendredi 11 avril 2025, le Tribunal de grande instance de Ouagadougou 1 a statué sur une affaire de falsification de documents officiels. Quatre individus ont comparu pour des faits de faux en écriture publique et privée, usage de faux et complicité. Les prévenus, C.A, K.A, H.A et P.A, ont reconnu partiellement les faits.

 

Les enquêtes menées par la police ont révélé l’existence d’un réseau clandestin spécialisé dans la fabrication de faux documents, aussi bien publics (actes de naissance, diplômes, actes de divorce, certificats de mariage, cachets, etc.) que privés (relevés bancaires notamment). Ces documents étaient généralement destinés à appuyer des demandes de visas pour l’Europe, l’Amérique ou le Canada.

 

À la barre, C.A, désigné comme le cerveau de l’opération, a reconnu être l’auteur principal de ces falsifications. Équipé d’un ordinateur, il recevait les commandes de ses clients par voie électronique et produisait les documents demandés. L’affaire a éclaté après l’arrestation d’un individu à l’aéroport de Ouagadougou, en possession de faux papiers.

 

K.A, présenté comme un intermédiaire entre les clients et C.A, a lui aussi admis son implication.

 

De son côté, H.A, fiscaliste de profession, a affirmé avoir voulu rendre service à un proche du quartier pour l’obtention d’un relevé bancaire. Il s’est tourné vers K.A qui lui a proposé ses services contre la somme de 30 000 F CFA. H.A a avancé une partie de la somme sur ses propres fonds, sans se douter de l’illégalité de la procédure.

 

P.A, quant à lui, s’est défendu en affirmant qu’il ne savait ni lire ni écrire, et qu’il servait uniquement d’intermédiaire entre ses amis résidant au Canada et C.A via WhatsApp. « Je ne savais pas que c’était du faux », a-t-il déclaré au procureur.

 

Lors de ses réquisitions, le parquet a requis des peines sévères : 60 mois d’emprisonnement dont 36 mois fermes et 10 millions F CFA d’amende pour C.A ; 60 mois dont 24 mois fermes et 10 millions d’amende pour K.A ; et 12 mois fermes avec 1 million F CFA d’amende pour H.A. Estimant que P.A n’avait pas conscience de sa participation à une activité frauduleuse, le ministère public a demandé sa relaxe au bénéfice du doute.

 

L’avocat de P.A a salué la lucidité du parquet, rappelant que son client n’avait jamais participé à la confection des documents. Il a demandé au Tribunal de suivre la réquisition. Les conseils de H.A ont, quant à eux, plaidé pour la clémence, soulignant que leur client n’était ni à l’origine des documents, ni informé de leur nature illicite. Ils ont demandé un sursis total, arguant que les deux mois déjà passés à la MACO lui avaient servi de leçon.

 

Après délibération, le Tribunal a condamné C.A à 36 mois de prison ferme assortis d’une amende de 1 million F CFA, et K.A à 24 mois fermes avec la même amende. H.A et P.A ont chacun écopé d’une peine d’un an de prison avec sursis, assortie d’une amende de 500 000 F CFA également avec sursis.

 

S.Soubila

Zoodomail.com

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