Dans le but de permettre aux médias et aux acteurs de la société civile de mieux comprendre le processus de production et de fourniture d’électricité, la Société Nationale d’Électricité du Burkina (SONABEL) a organisé une immersion au poste de dispatching de Kôdéni et à la centrale thermique Bobo 2. Cette visite, qui s'est déroulée du 27 au 28 mars 2025, a été l’occasion pour la SONABEL de montrer les efforts déployés pour assurer la fourniture d’électricité en période de forte demande.
Du poste de dispatching de Kôdéni à la centrale thermique Bobo 2, les journalistes et les acteurs de la société civile venus de différentes localités du pays ont pu mesurer l’ampleur des efforts mis en œuvre pour garantir l’approvisionnement en électricité.
L’immersion a débuté au poste de dispatching de Kôdéni, un des plus importants de la SONABEL. Seydou Sanou, le chef de poste, a expliqué que ce poste est essentiel car c’est de là que l’électricité provenant de la Côte d’Ivoire est répartie. À travers la ligne interconnectée venant de la Côte d’Ivoire, le poste reçoit une tension de 225 000 volts, qui est ensuite abaissée à 33 000 volts avant d’être distribuée dans les différentes lignes HTA.
Après cette visite, cap a été mis sur la centrale thermique Bobo 2. Selon Bouraogo Félix Sawadogo, chef de département production thermique des agences commerciales, la centrale, en service depuis 1987, dispose de 9 groupes pour une puissance installée de 69 Mégawatts. Toutefois, en raison de la vétusté des équipements, la puissance exploitable est de 46 Mégawatts. La centrale thermique Bobo 2 contribue à 10 % de la production nationale.
En cette période de forte demande, les équipes de la centrale sont fortement mobilisées et travaillent dans des conditions difficiles pour réparer les machines à l’arrêt et effectuer des maintenances importantes afin de garantir leur bon fonctionnement. Bouraogo Félix Sawadogo a expliqué que, dès que les groupes 6 et 3 de la centrale seront de nouveau en production, la centrale injectera 14 mégawatts supplémentaires dans le réseau national.
Pour renforcer la production de la centrale, un projet de centrale de 26 Mégawatts est en implantation.
La centrale thermique Bobo 2 fonctionne avec du combustible HFO et DDO grâce à des séparateurs. Serge Ouédraogo, chef de division exploitation, a précisé que la consommation journalière de la centrale est de 5 citernes de 45 000 litres d’HFO. Grâce aux efforts du gouvernement, des réserves ont été mises en place pour permettre à la centrale de fonctionner pendant un mois sans interruption.
Alors que l’équipe de journalistes et d’acteurs de la société civile arrivait à Bobo-Dioulasso aux environs de 13 heures, elle a été informée d’un incident survenu à Kôdéni, entraînant un « blackout » dans la ville de Bobo-Dioulasso pendant un court instant. L’incident a été causé par une manutention imprudente d’une grue qui a endommagé les fils électriques sous haute tension.
Le chef de service de distribution de Bobo, Joël Jean Pascal Zerbo, a expliqué que les commerçants de moteurs de camions avaient manipulé imprudemment le pont, ce qui a provoqué l’endommagement du câble haute tension de la SONABEL, entraînant un déclenchement partiel de la distribution à Bobo-Dioulasso. La ligne affectée est l’une des principales lignes de liaison entre le poste source de Kôdéni et le poste répartiteur de Kua, transportant environ 30 % de la puissance thermique de la centrale Bobo 2.
Bouraogo Félix Sawadogo a profité de cette occasion pour appeler les populations à la prudence lors des travaux de manutention et de fouilles, afin d'éviter de tels incidents qui ont un impact non seulement sur la fourniture d’électricité, mais aussi sur les équipements de production et de distribution. Il a souligné l’importance de la sécurité des installations et de la population.
L’immersion s’est terminée par la visite du poste de contrôle de la centrale thermique, où trois équipes composées de huit agents se relaient jour et nuit pour assurer la coordination de la maintenance et veiller à la puissance des machines ainsi qu'à la production injectée dans le réseau national interconnecté.
G. Maurice BELEMNABA
Zoodomail.com
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