S. Sada, C. Baliou et K. Jacques ont comparu le vendredi 17 janvier 2025 devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’actes de grand banditisme et de recel. En l’espèce pour avoir soustrait frauduleusement au préjudice de l’ONATEL des câbles avec pour circonstances que les faits ont été commis de nuit avec l’usage d’une arme blanche en l’occurrence, une machette.
Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2024, O. Kader de concert avec S. Sada, O. Arouna, O. Boukaré, I. Mdi et C. Baliou se rendent dans la cour de l’ONATEL sis au quartier Samandin, ils cassent un conteneur et soustraient frauduleusement des câbles. Au cours de l’opération, armés d’une machette, ils maitrisent les deux vigiles de garde ce jour-là en les ligotant et blessent l’un d’entre eux .
À la barre, C. Baliou a expliqué qu’il était au niveau du marché de légumes de la cité An II avec son tricycle en attendant de trouver un client pour transporter des marchandises lorsque O. Kader, propriétaire du tricycle, l’a appelé au tour de 4 heures du matin pour lui dire de venir à côté du mur de l’ONATEL pour transporter des câbles. Il s’y est rendu et a trouvé sur place O. Kader, O. Arouna, O. Boukaré et I. Mdi et S. Sada qui ont chargé les câbles sur le tricycle. L’accusé a martelé qu’il leur a demandé à qui appartenait les câbles et O. Kader l’a demandé s’il avait perdu des câbles. Sur ce, raconte-t-il, il n’a rien demandé de plus. Après avoir embarqué les câbles, on lui a intimé l’ordre de se diriger vers le marché de cycle du théâtre du populaire. C’est au niveau du bas-fond qu’ils ont entrepris de brûler les câbles pour en extraire le cuivre.
Cette étape terminée, direction à Tanghin où le cuivre est vendu à K. Jacques à 4 millions à en croire C. Bailou qui dit avoir reçu 50 000 FCFA.
Selon le témoignage des deux vigiles à savoir D. Yrmalè et O. Abdoul Kader, ils ont entendu du bruit et le temps de se rendre compte de ce qui se passait, ils étaient encerclés par les délinquants qui les tenant en respect avec une machette. D. Yrmalè, qui avait en sa possession une arme à feu, tente d’en faire usage, mais, mal lui a pris puisqu’il recevra des coups de machette aux mains. Ensuite, les deux vigiles sont maîtrisés, ligotés et bâillonnés. Les conteneurs sont forcés et vidés de leur contenu. Informé des événements, le chef de la sécurité du site se rend sur place et tente de mener sa petite enquête dans le quartier. De fil en aiguille, il réussit à mettre la main sur C. Baliou quelques jours plus tard. Ce dernier dénonce S. Sada et K. Jacques. Le réseau est ainsi démantelé sauf que les principaux auteurs du vol, à savoir O. Kader, O. Amado et O. Arouna réussissent à prendre la poudre d’escampette.
Pour sa part, S. Sada n’a pas reconnu les faits. Il a totalement nié avoir participé à un quelconque vol. K. Jacques clame également son innocence.
Ne disposant pas d’une procuration pour représenter la société de gardiennage, le responsable de la sécurité du site n’a pas pu se constituer en partie civile. Les deux vigiles quant à eux se sont constitués en partie civile et ont réclamé la réparation du préjudice subi. Ils ont été sommés d’apporter les pièces justificatives pour que leur constitution soit reçue.
Pour le parquet, au regard de l’instruction, les faits sont suffisamment caractérisés. Pour ce faire, le procureur a requis 15 ans de prison dont 10 ans de sûreté et une amende de 5 millions de FCFA ferme contre S. Sada et I. Mdi pour des faits d’actes de grand banditisme et C. Baliou pour complicité de grand banditisme. En ce qui concerne K. Jacques, le procureur a requis qu’il soit condamné à 5 ans de prison et une amende de 5 millions de FCFA, le tout ferme pour les faits de recel.
Le procureur justifie la sévérité des peines par le fait que les vols de câbles sont récurrents sur le site si bien que certaines sociétés de gardiennage ont préféré plier bagage en résiliant leur contrat.
Pour la défense de K. Jacques, il n’y a pas de preuve que son client a détenu du cuivre. Du reste, son client a été cité par C. Baliou sous la torture et la perquisition n’a rien donné non plus. Au regard de tout cela, l’avocat de la défense a plaidé la relaxe de son client pour infraction non constituée, en attendant le verdict du Tribunal.
Image illustrative
Sam. S
Zoodomail.com
- Log in to post comments