Devant le Tribunal : cafés Pyramide de boulangerie Nabonswendé, des vendeurs et des caissiers soustraient plus de 17 millions de FCFA

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Café pyramide

Le mardi 17 décembre 2024, O. Fatoumata, K. Wendyam, K. Tienoré, S. Lassané, O. Charles, O. Abdoul Aziz, K. Ollo Bébé et T. Moussa étaient devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre des faits d’abus de confiance. En l’espèce de détournement de numéraire au préjudice de la société Hajjar SA dont ils sont tous employés. A la barre, O. Fatoumata a catégoriquement nié les faits portés contre elle, les autres co-accusés quant à eux, ont partiellement reconnu les accusations à leur endroit.


Courant 2024, O. Fatoumata, K. Wendyam, K. Tienoré, S. Lassané, O. Charles, O. Abdoul Aziz, K. Ollo Bébé et T. Moussa, tous employés dans les différents cafés Pyramides de la société Hajjar SA certains comme vendeurs et d’autres en qualité de caissiers, profitent d’une faille dans le logiciel de gestion des enregistrements des ventes pour soustraire des numéraires estimés à 17 millions 197 mille 474 de FCFA.
À la barre, T. Moussa qui a soustrait le plus gros montant soit 4 millions 198 mille 150 FCFA, reconnaît partiellement les faits, car il remet en cause la somme détournée. Il explique qu’il était chargé de la vente et encaissait également l’argent et utilisait le logiciel mis à leur disposition pour enregistrer les ventes pour faire le point à la fin. Ainsi, il intégrait dans le logiciel tous les produits qui avaient été vendus, mais manipulait la recette en effaçant certaines ventes qu’il présentait comme des commandes annulées tout en encaissant l’argent dans sa poche. Il indique que c’est un collègue qui travaille dans un autre café Pyramide qui lui a montré la technique. Il précise qu’il n’était pas le seul à utiliser son compte, car d’autres vendeurs l’utilisaient aussi. 

 

Contourner le logiciel et soustraire l’argent.


Et au procureur de lui demander pourquoi avoir partagé son compte avec les autres ? Et à l’accusé de répondre que c’est sur instruction de la gérante et que c’est un système qu’il est venu trouver.
Le même procédé était également utilisé par K. Ollo Bébé. Il reconnaît les faits, mais rejette le montant de 1 million 907 mille 050 FCFA qu’on estime qu’il a détourné. S’il dit ne pas se souvenir du montant total qu’il a soustrait, il estime que ça ne doit pas dépasser la somme de 400 000 FCFA. Il révèle que c’est T. Moussa qui lui a montré comment procéder. 
Pour sa part, O. Abdoul Aziz a utilisé le même procédé pour subtiliser la somme de 3 978 200 FCFA. Il reconnaît partiellement les faits. Selon lui, la somme a été surévaluée. Il explique qu’il est vendeur à un café Pyramide et est titulaire d’un compte de gestion des enregistrements des ventes en son nom sur le logiciel. Seulement avance-t-il, il n’est pas le seul à utiliser ce compte car, le gérant lui a demandé de partager son compte avec trois autres vendeurs si bien que si ces derniers effectuaient des opérations sur le compte, c’est son nom qui apparait sur les tickets de caisse. Il confie que c’est Z. Lionel qui lui a soufflé la technique pour contourner le logiciel et soustraire l’argent. Il pense que l’un des autres trois vendeurs aurait eu vent du procédé et a soustrait des sommes et veut mettre l’affaire sur son dos étant donné que c’est son nom qui est sur le compte. À titre d’exemple, il indique qu’il était en congé, mais le relevé mentionnait qu’il faisait toujours des ventes. Pour lui, il fallait que chaque vendeur ait son propre compte en leur nom sur le logiciel, ainsi, on pourra déterminer qui a fait quoi sur son compte. 
O. Charles reconnaît partiellement les accusations portées contre lui, seulement, il met en doute la somme de 1 million 498 mille 124 FCFA qu’on estime qu’il a soustrait. Il avoue que c’est un certain Abdoulaye qui travaille dans un café Pyramide qui lui a montré le système. Celui-ci, dit-il percevait en retour une contrepartie. Il révèle aussi qu’il n’était pas le seul à faire des opérations sur le compte bien que celui-ci était à son nom. 
C’est à croire que les prévenus se sont alignés sur la même défense, car S. Alassane, vendeur dans le café Pyramide de Kouritenga assure que c’est Abdoulaye qui l’a montré comment contourner le logiciel. Il remet également en cause la somme de 2 millions 175 200 FCFA dont on l’accuse avoir soustrait. À titre d’exemple, courant mai 2024, il était en congé, mais c’est son nom qui apparaît sur les ventes. Il indique qu’il y avait d’autres vendeurs et caissiers qui n’avaient pas de compte sur le logiciel et utilisaient son compte aussi.  
K. Tienoré, vendeur au café Pyramide Saint Camille comme les autres, reconnaît partiellement les faits, mais remet en cause les 1 millions 880 mille 850 FCFA qu’on estime qu’il a détourné. Il déclare qu’il n’était pas le seul à faire des opérations sur son compte, car on lui a demandé de partager son compte avec une autre personne. Il dit qu’il était en congé courant mai 2024, mais son nom apparaît sur les ventes. C’est grâce à une panne sur le logiciel que le pot aux roses a été découvert a-t-il confié.  
T. Wendyam du café Pyramide Tabtenga, bien qu’ayant reconnu les faits remet également en cause le montant de 1 million 890 mille FCFA qu’on estime qu’il a dissipé. Il dit qu’il n’était pas le seul à utiliser le compte bien que celui-ci portait son nom. Pour lui, il a été recruté en tant que vendeur alors pourquoi l’a-t-on obligé à jouer le rôle de caissier ? Il dit avoir effacé certains montants et encaisser les recettes. Selon lui, la somme qu’il a soustraite ne dépasse pas 500 000 FCFA. 

 

« Je n’étais pas au courant de la faille sur le logociel » , selon Fatoumata.


A la barre, O. Fatoumata, qui était au Café Pyramide Tengandogo, a catégoriquement rejeté les accusations portées contre elle et nie avoir soustrait les 1 million 550 mille 750 FCFA qu’on lui reproche. À l’en croire, bien vrai que le compte était à son nom, mais elle n’était pas la seule à l’utiliser. Quatre autres personnes l’utilisaient également. Elle a porté ses soupçons sur l’un de ses collègues qui a pris la poudre d’escampette lorsqu’il a reçu la convocation. « Lorsqu’il n’y avait pas de connexion, il demandait ma connexion pour effectuer des opérations sur le logiciel », a-t-elle argué. Elle a soutenu qu’elle n’était pas au courant de la faille sur le logiciel. Du reste, pour des raisons personnelles, elle a démissionné le 10 août 2024 pourtant jusqu’à septembre 2024, c’est son nom qui apparaît toujours sur les ventes. « Le responsable du café doit ouvrir un compte pour chaque nouveau vendeur ou caissier, mais ce n’est pas le cas. On constate que vendeur et caissier se passaient le même compte et au final, s’il y a un problème, c’est celui dont le nom figure sur le compte qui est responsable. Comment se fait-il que j’ai démissionné depuis août et mon nom continue de sortir comme vendeuse », a-t-elle déploré. 
Et à la défense de O. Fatoumata de demander au représentant de la société Hajjar SA, pourquoi des comptes n’ont pas été créés pour les nouveaux recrutés ? Et de faire observer que s’il n’y a pas de comptes pour les nouveaux et si vous constatez à un moment donné que les responsables des comptes ne travaillent pas, forcément d’autres vont faire des opérations sur leurs comptes. Donc tous ceux qui ont utilisé les comptes devraient être à la barre et non seulement les responsables des comptes. « L’administration avait pour obligation de créer des comptes pour tous ses employés », a-t-il lancé.

 

«L’infraction d’abus de confiance est constituée», selon la partie civile.


Le Tribunal a bien voulu savoir combien chacun des prévenus, ils estiment, les sommes qu’ils ont détournées puisque chacun d’eux nie le montant dont ils sont accusés d’avoir soustrait.
Tour à tour, chaque prévenu a indiqué ne pas savoir le montant exact détourné vu qu’il n’était pas les seuls à opérer sur le logiciel. 
La partie civile a dit être confortée, édifiée et confortée de l’issue de l’instruction que le droit va être dit. Pour la partie civile, l’infraction d’abus de confiance est constituée, car les prévenus ont reconnu avoir détourné des sommes. Le conseil de la partie civile a demandé au Tribunal de déclarer les prévenus coupables et que ce procès serve d’exemple.  À ce propos, la partie civile a réclamé le paiement des sommes détournées par chaque prévenu. 
Pour le procureur du Faso, l’infraction d’abus de confiance est constituée au préjudice de la société Hajjar SA dont les accusés étaient des employés. Pour lui, les faits sont simples, car les prévenus ont trouvé une faille dans le logiciel, l’ont exploitée et ont soustrait des numéraires. Mais la société a constaté des manquants. 
Selon le procureur, chaque détenteur d’un compte est le seul responsable du compte. L’argument de certains prévenus selon lequel ils étaient en congé, mais leurs noms ressortaient dans les ventes ne tient pas, exception faite de K. Wendyam et O. Fatoumata. Car l’un a fourni un acte qui prouve qu’effectivement, il était en congé et l’autre, en l’occurrence O. Fatoumata avait démissionné. « Les autres n’ont produit aucun acte qui prouve qu’ils étaient en congé », a argué le parquet. Pour cela, le procureur a demandé que soit déduit les montants enregistrés au cours des congés et de l’absence. 
Pour l’ensemble des accusés, le parquet a requis 12 mois de prison et une amende 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis. 
« Il n’y a pas d’éléments qui lient ma cliente à cette affaire », a laissé entendre la défense de O. Fatoumata. Selon lui, sa cliente avait démissionné, mais son nom ressort toujours dans le récapitulatif des ventes. « C’est donc dire combien la gestion était désordonnée », a ajouté l’avocat de O. Fatoumata. A ce sujet, il est revenu sur le fait que sa cliente n’était pas la seule à faire des opérations sur le compte. En plus, la société Hajjar n’a pas accédé à la requête du Tribunal qui demandait la mise à disposition des fiches de présence. « Cela aurait permis de savoir qui était là et à quelle heure est-il arrivé, qui a fait quoi à l’instant T sur le compte », a argumenté la défense. En l’absence de tous ces éléments, l’avocat de O. Fatoumata a demandé la relaxe de sa cliente pour infraction non constituée.
À sa suite, la défense K. Tienoré a estimé que la partie civile n’a pas pu produire des états pour justifier les montants soustraits par son client. Le conseil des autres prévenus a estimé que ceux-ci ont été aminés de bonne foi en reconnaît et en assumant leur part de responsabilité. « Ils se sont amendés à la barre », a-t-il soutenu. Pour cela, il a plaidé la clémence du Tribunal dans son verdict.  

Pèlerinage catholique


Le Tribunal a mis le verdict délibéré pour le 24 décembre 2024.

Image illustrative
Pierrot D
Zoodomail.com  
 

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