Devant le Tribunal : un livreur de colis se fait prendre, l'envoyeur est un Pandore, pour des militaires dans un camp

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Colis

Curieuse affaire au Tribunal de grande instance Ouaga1, ce lundi 22 avril 2024. Il s'agit d'un prévenu, Zakaria D., poursuivi pour détention, cession et consommation de stupéfiants. 

 

Zakaria est un étudiant, en année de licence en informatique et réseaux. Dans ses temps libres, il est livreur pour tous ceux qui ont besoin de ses services, étant donné qu'il a une page sur Facebook où il s'est présenté comme tel. 

Il est ainsi sollicité souvent par un restaurant de la place pour des livraisons. Un jour, il est approché par un homme de tenue, un certain Naba (nom d'emprunt), qui veut savoir s'il peut lui confier des tâches. Il n'y voit pas d'inconvénient. De là, commence leur relation, et Zakaria était en charge d'aller livrer des colis au Camp Sangoulé Lamizana. 

 

Il entrait dans le camp, et après les contrôles d'usage, il explique l'endroit où il doit se rendre, va directement vers le point de livraison, puis, après un appel téléphonique pour dire qu'il est arrivé, un homme en tenue sort, prend le colis et, par transfert d'argent, balance la somme à l'envoyeur. 

 

Plus tard. Zakaria est rémunéré pour sa course, à hauteur de 2 000 ou 5 000 FCFA.

Il explique qu'il fait ces livraisons depuis l'an 2021, sans se soucier de rien, étant donné qu'il a affaire avec des hommes de tenue, mais il y a près de deux mois environ, il sera appréhendé par des gendarmes pendant qu'il allait pour une livraison. 

Il explique que ce sont sept gendarmes qui l'ont intercepté, et il avait tenté de se débarrasser du colis, mais il était trop tard, après cela, une perquisition est faite chez lui, et un autre colis et du papier Ocb est retrouvé. Ce papier est fin et sert à faire des  joints à fumer. Il explique qu'en fait, il s'agit de deux commandes qu'il devait livrer, mais pas au même endroit. Il a donc préféré garder celui-là, à la maison, attendant que le destinataire l'appelle. 

À la gendarmerie, il raconte qu'il ne vend ni ne consomme de stupéfiants, mais a tout simplement eu confiance parce que tous les acteurs de la chaîne étaient des hommes de tenue, bien que la pression soit intense, il reconnaît avoir livré des colis mais n'a jamais consommé de stupéfiants, vu les sensibilisations qui sont faites dans les établissements scolaires. 

 

Comment explique-t-il son interpellation ? Après cette question de la présidente du Tribunal, il déclare qu'il a sûrement été trahi par le militaire qui devait recevoir le colis. Ce n'est pourtant pas le cas, selon la défense de l'infortuné, et il explique que c'est un médecin-colonel du camp qui a dénoncé à la gendarmerie ces agissements au sein dudit camp.

 

Outre cela, des reçus de livraisons de marchandises ont été retrouvés chez Zakaria lors de la perquisition, et qui prouvent qu'il est livreur en ses temps libres, mais pour ce qui est des stupéfiants, c'est seulement avec le nommé Naba qu'il le faisait.

 

Le nommé "Naba" est un gendarme

 

Par ailleurs, Zakaria a donné le numéro de téléphone de Naba aux enquêteurs, qui, après vérification, ont su que c'était un Pandore, mais personne dans cette affaire n'était à la barre pour s'expliquer, sinon Zakaria seul. Le Tribunal a donc demandé au parquet de chercher à voir clair dans cette affaire.

Mais il demeure que celui-ci a fait ses réquisitions et requiert la peine de 48 mois ferme de prison et une amende d'un million de FCFA avec sursis contre Zakaria. 

Après la plaidoirie de la défense de celui-ci, le Tribunal a tenu à savoir, si toutefois les juges décidaient qu'il aille faire des travaux d'intérêt général à ses heures creuses, il serait d'accord, et le prévenu à répondu par l'affirmative. Le délibéré est pour ce 29 avril prochain.

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O.Olivia

Zoodomail.com

 

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