Licenciement de Moussa DIALLO : comment en est-on arrivé là ?

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Diallo

Ceci est une déclaration de l'UAS en lien avec le licenciement de leur camarade.

 Le conseil des ministres du 25 avril 2024 a décidé du licenciement du Camarade Moussa DIALLO, secrétaire général de la CGT-B, enseignant-chercheur au centre universitaire de Manga. Mais comment en est-on arrivé là ?

On peut situer les débuts de l’affaire à Octobre 2023. Comme chaque année depuis l’insurrection populaire, le collectif CGT-B, de concert avec d’autres organisations de masse, a programmé la tenue d’un meeting destiné à commémorer à la fois l’anniversaire de l’insurrection et celui de la résistance victorieuse au putsch de septembre 2015. L’annonce de ce meeting a suscité une vague de réactions hostiles venant essentiellement des soutiens du pouvoir. Sur les réseaux sociaux, des individus ont exhibé des machettes, des coupe-coupe et autres armes blanches, menaçant de découper les responsables des organisations initiatrices du meeting dont le secrétaire général de la CGT-B. D’autres se sont même engagés dans des accusations mensongères et diffamatrices qui ont conduit la CGT-B et son secrétaire général à déposer plainte contre les auteurs de ces menaces. C’est d’ailleurs alors qu’il se préparait pour se rendre à une des audiences qu’il a appris que sa maison était entourée de gens qui cherchaient à entrer dans sa cour. L’afflux de militants et de voisins a permis au camarade DIALLO d’échapper à un enlèvement qui était programmé. Malgré les menaces, les alertes et les appels au meurtre, les autorités n’ont pas réagi dans le sens de protéger le camarade. Il est à noter qu’à aucun moment, les visiteurs n’ont ni présenté une quelconque notification, ni signifié un quelconque reproche. Pour comprendre les raisons de la tentative d’enlèvement du camarade Secrétaire Général de la CGT-B, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) s’est adressée au ministre chargé de la sécurité qui jusqu’à ce jour ne nous a. pas répondu Au contraire, le gouvernement a persisté dans la répression contre le camarade Moussa DIALLO à travers un communiqué de mise en demeure le sommant de rejoindre son poste dans un délai de dix jours. Face à ce nouveau développement, l’UAS a adressé deux correspondances, l’une au président de l’Université Norbert ZONGO avec ampliation au ministre chargé de l’enseignement supérieur et l’autre au ministre chargé de la fonction publique. L’objectif était de les interpeller sur cette mesure contre un citoyen à qui rien n’a été notifié. En l’absence de réaction à ces correspondances, l’UAS a écrit au Premier ministre pour aussi l’interpeller sur la situation. Cette correspondance non plus n’a pas reçu de réponse. Par contre, la répression s’est accentuée d’abord par une note de suspension du salaire du camarade pour compter d’avril 2024 puis par la décision de son licenciement par le conseil des ministres du 25 avril 2024 avec un motif fallacieux d’abandon de poste ! 

Il s’agit là d’un acharnement contre un responsable syndical que nous dénonçons et condamnons énergiquement, d’un véritable abus de pouvoir. Les autorités ne peuvent pas rester sourdes aux interpellations suite à la tentative d’enlèvement du camarade et venir opérer un licenciement sous prétexte d’abandon de poste.  

L’UAS exprime sa totale solidarité avec le camarade Moussa DIALLO. Elle va user de toutes les voies légales pour exiger et obtenir l’annulation du licenciement du camarade.  

NON A LA REMISE EN CAUSE DES LIBERTES !

NON A L’ARBITRAIRE !

 

Ouagadougou, le 1er mai 2024

Le Président de mois des centrales syndicales       

 

 

Marcel ZANTE                                                          

         Secrétaire Général/CNTB                                                  

Le Président de mois des syndicats autonomes

 

 

Wendyam ZONGO

 Secrétaire Général/SYNAPAGER

 

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