Il s’appelle Joseph B., professeur certifié de profession. Il est poursuivi pour divulgations de fausses informations par l’Etat-major général des armées burkinabé pour avoir relayé une information contraire à ce que les autorités ont dit. Il devait en répondre des faits, ce mardi 19 décembre 2023, au Tribunal de grande instance Ouaga 1.
Le prévenu, qui est cité en comparution directe, reconnait les faits qui lui sont reprochés. Il s’agit du drame de Namissiguima, dans le centre-nord, où des morts ont été enregistrés de part et d’autres, dont des Forces de défense et de sécurité (Fds) et des Volontaires pour la Patrie (Vdp).
Un drame qui a eu lieu courant avril 2022, et dont, par un communiqué, le Chef d’état-major général des armées (CEMGA) fait cas de 12 militaires et 04 Vdp tués. Par ailleurs, 21 soldats ont été blessés suite à cette attaque surprise du détachement militaire de ladite région, qui a par ailleurs eu lieu aux environs de 5h du matin.
Bien que ce soit un communiqué qui ait été fait à cet effet, cela a été contesté par un certain Henri Sebgo (pseudonyme de plume de feu le journaliste Norbert Zongo), sur sa page Facebook, et qui est bien connu pour ses posts, qui remettent chaque fois en cause la gouvernance du Président de la Transition, Ibrahim Traoré. Car dans ledit post, il remet aussi en cause le nombre de victimes déclarés par le Chef d’état-major des armées et, donne des chiffres qui dépassent ce qui a été officiellement déclaré. Dans son écrit, il y avait bien plus de personnes, dont des civils, et en a donné le nombre.
Joseph B., qui fait partie d’un groupe WhatsApp dénommé « I.B. ou rien », voit ce post sur Facebook. Il s’empresse donc de l’envoyer aux autres. Assez de personnes étaient déçues pour ce partage, car ils ne comprennent pas pourquoi il leur envoie ces genres de messages.
Il est ainsi blâmé par plusieurs personnes, et certains l’ont traité de terroriste, tellement ils n’en revenaient pas.
Mais plus tard, après avoir été interpellé par la Brigade centrale lutte contre cybercriminalité, Joseph explique au Tribunal qu’il n’a pas compris l’esprit du groupe, qui était pour soutenir la transition en cours. Il n’a fait qu’adhérer à celui-ci grâce à un ami, puis, reçoit des informations et en partage aussi, dans le groupe WhatsApp. Dans ce cas précis, il estimait que c’était aussi une information à divulguer, sinon qu’il n’en est pas l’auteur et ne connait même pas Henri Sebgo.
Le Tribunal a insisté sur le fait qu’il va falloir vérifier les informations, avant de les balancer au hasard, car l’on peut être en infraction, d’autant plus que le prévenu ne sait même pas où trouver la bonne information, pour s’en assurer. Il fallait donc s’en tenir à ce qui est officiel, selon les juges.
Idem pour le procureur, qui a requis la peine de prison de 02 mois et une amende de 200 000 FCFA avec sursis contre Joseph B.
En tous les cas, après la plaidoirie de son avocat, qui estime qu’il n’a pas fait exprès et ne connaissait pas la portée de ses actes, Joseph a promis ne plus recommencer. Le Tribunal a suivi la réquisition du procureur en ce sens, soit 02 mois de prison et 200 000 FCFA d’amende, le tout avec sursis.
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F.TAPSOBA
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