Devant le Tribunal : quand la faim fait sombrer dans la délinquance

S. Tapsoba est âgé de 18 ans, élève, mais qui fait de la mécanique pendant les vacances. Au mois d'août dernier, il a été arrêté et déféré suite à une affaire de vol aggravé, de détention et de cession de stupéfiants. Il en répondait des faits ce mardi 24 octobre, au Tribunal de grande instance Ouaga1.

Les faits se sont passés le 06 août dernier. Le jeune Tapsoba est en compagnie d'un ami de quartier, réputé pour ses actes de délinquance.

Il explique qu'il est monté sur la moto de celui-ci parce qu'il voulait en avoir le cœur net et en profiter.

C'est ainsi donc qu'une nuit, ils se retrouvent ensemble sur une voie. Une jeune fille tenait son téléphone en main. Ils décident de le lui arracher. Tapsoba descend de la moto, l'attrape par la ceinture pendant que son acolyte, un certain Abdallah, lui retirait le téléphone.

Sauf que les riverains ont été alerté, et si Abdallah a pu s'échapper, Tapsoba est resté sur les lieux et à été copieusement bastonné, avant que la Brigade anti-criminelle (Bac) ne soit informée. C'est ainsi donc qu'il s'est retrouvé en prison, à la Maco.

Il reconnaît d'emblée les faits. Il explique qu'il apprend la mécanique, mais ne gagne pas suffisamment sa vie. Outre cela, il vit en famille, mais il n'a pas à manger. Il est donc obligé de voler de ses propres ailes, et est entré ainsi dans la consommation de stupéfiants et de cession, qu'un certain Omar, un voyageur et majeur, lui donne.

La procureure a requis la peine de prison de 36 mois et dont 24 fermes et une amende d'un million FCFA contre le prévenu.

L'avocat de ce dernier, Me Larousse Hien, vient mieux expliquer les choses, expliquant que non seulement les parents ont remboursé le téléphone à hauteur de 60 000 FCFA, mais aussi, il a cherché à savoir pourquoi il n'y a pas à manger à la maison pour l'enfant, qui vient de sortir de la minorité en âge pour tendre vers la majorité.

Outre cela, il explique que ce sont de jeunes gens naïfs que les trafiquants de drogue utilisent, pour vendre leur marchandise. Il a tout simplement demandé une peine assorti du sursis pour le pauvre bougre, ce qui a été suivi en ce sens, car le Tribunal l'a condamné à une peine de 24 mois et une amende d'un million de FCFA avec sursis.

Le Tribunal a voulu sermonner les parents du prévenu pour ne pas lui donner à manger, ce qui l'a entraîné dans cette débauche, mais ceux-ci n'étaient pas présents...

Image illustrative

O.SALLY

Zoodomail.com