Deux prévenus ont comparu le vendredi 22 septembre au Tribunal de grande instance Ouaga 1 pour répondre de faits d’abus de confiance. Il s’agit de Amza C. et de Y. Yonli, gestionnaires de deux boutiques d’articles de quincaillerie appartenant à sieur X. Segda.
La victime explique que les deux prévenus travaillent avec lui depuis l’an 2011. Il y a certes des manquants, de temps en temps, comme dans tout commerce, mais il n’en a pas fait de problème. Il se trouve qu’en l’an 2022, il constate que ses revenus sont en baisse, et qu’il ne rentre pas en possession de ses investissements. Car il a commandé un conteneur de marchandises et a dû en 2022 emprunter à sa banque la somme de plus de 58 millions FCFA, ainsi que des prêts avec des amis, 12 millions FCFA, pour cela.
Mais il se trouve que des choses se passaient sous son dos. Les deux gérants, à son avis, n’étaient pas du tout honnêtes avec lui. C’est ainsi qu’il décide de gérer les boutiques, une à une, pour voir la fluctuation.
Il fait des découvertes, puis constate des choses pas claires. Il appelle Amza et lui fait des remontrances. Idem pour Yonli, le co-prévenu.
C’est quand il faisait des remontrances au premier qu’un autre employé lui a expliqué plus tard que les deux personnes rentrent souvent avec des marchandises, venaient tantôt le matin de bonne heure pour des actes du genre, et même que les dimanches, jour qu’ils ne travaillent pas, ils viennent. Celui-ci raconte aussi qu’il bénéficiait souvent de la somme de 2000 FCFA.
Le patron est alors étourdi par les propos, puis décide de faire un inventaire. Et ce sont les deux prévenus qui font cet inventaire-là, pour ensuite venir lui dire que la marchandise restante est d’une valeur de plus de 7 millions FCFA.
Segda s’étonne, car pour un conteneur de marchandises qu’il a payé à hauteur de plus de 70 millions, il n’est pas en possession de son argent, en plus, il a dû batailler pour honorer ses engagements avec la banque. C’est donc de là que le problème est arrivé.
Les deux personnes ont été entendues et incarcérées à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco), et lors de leurs auditions, au Parquet, Yonli a reconnu avoir détourné la somme de 853 000 FCFA seulement. Amza, lui, 02 millions FCFA.
Le hic est que le détournement qui leur est reproché est du montant de plus 20 millions FCFA
Mais dans cette affaire, avant que ceux-ci ne soient déférés, Segda avait pris le soin de prendre le téléphone de Yonli pour voir ce qui s’y trouvait. Il tombe des nues en apprenant qu’il y a des projets de construction de maisons, entre autres. Puis, il y a aussi le fait qu’après que le patron ait découvert leur supercherie, ils ont planifié les choses pour avoir la même version des faits. Outre cela, il y avait une conversation d’envoûtement, où il fallait acheter un poulet blanc, du sésame, entre autres, pour réduire Segda à néant.
Toutes ses conversations ont été écoutées par le Tribunal, cela grâce à l’Avocat de la victime, Me Saba Kossi. Les deux mis en cause ont reconnu leurs voix.
Et dans cette conversation, il est ressorti aussi que Yonli était en train de construire une villa de 04 chambres avec douche interne et cuisine.
Ainsi, donc, les dés avaient été pipés dès le départ, à l’encontre de sieur Segda. Par ailleurs, les clés du magasin central étaient avec Yonli, qui pouvait sortir les marchandises à sa guise.
Selon le Procureur, pas de doute, car il y a eu abus de confiance, et il a requis la peine de prison de 48 mois et 01 million FCFA ferme contre les prévenus, ainsi que la confiscation des biens issus des malversations. L’Avocat de la partie civile réclame aussi la confiscation, mais aussi la somme détournée de plus de 20 millions FCFA, et, des dommages et intérêts de 05 millions FCFA. Le délibéré est pour ce 29 septembre prochain.
Image illustrative
Boly .A
Zoodomail.com
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