En avril dernier, soit le 19, aux environs de 19 h 30, au quartier Nonsin de la ville de Ouagadougou, un jeune homme, M. Soro, va à moto dans une boutique non loin de chez lui. Il y trouve le gérant en compagnie d’une autre personne qui devisaient. Il fait son achat, puis ressort. Arrive un autre, Wilfried L., selon le gérant de la boutique. Celui-ci aperçoit Soro, secoue la tête en termes de désapprobation, puis s’engage une action qui n’a pris que quelques fractions de temps, car Soro a tenté de se défendre. Puisqu’il a foncé vers celui-ci avec un couteau, lui a poignardé au niveau de la cuisse, à trois reprises, selon le certificat médical et le constat qu’a fait le père de celui-ci quand il a été emmené à l’infirmerie. Il était par ailleurs présent comme témoin, dans cette affaire.
Le problème est que, quand Wilfried a poignardé Soro, celui-ci s’est enfui et est tombé sur le bitume, en criant. Son agresseur s’est ensuite approché de lui, lui a regardé puis, a fait demi-tour pour entrer dans un 06 mètres qui conduit chez lui.
Pendant ce temps, certains badauds assistaient Soro, et d’autres suivaient Wilfried dans le 06 mètres qui n’est pas aussi éclairé que sur le bitume où il y a des lampadaires.
L’on ne sait pas ce qui s’est passé par la suite, mais il demeure que Wilfried a succombé plus tard suite à un étranglement et une rupture de la trachée artère, selon le certificat médical.
Daniel voulait tout simplement séparer les deux, car des amis…
Dans cette affaire, Daniel Z. aussi est poursuivi pour coups mortels, tout comme Soro. Il explique que son rôle a été tout simplement de calmer les ardeurs de Wilfried, qui était déterminé, et même qu’il a été blessé à son tour au bras par l’arme de l’agresseur. Il raconte qu’il l’a conduit dans le 06 mètres pour lui dire de ne pas faire quelque chose qu’il peut regretter toute sa vie, mais le défunt lui a fait tomber et est parti. Il est donc resté sur les lieux où il est tombé, et étant donné qu’il y avait un attroupement, il n’a pas su ce qui est arrivé par la suite.
Selon le témoignage d’une demoiselle qui loge dans la même cour que Wilfried, ils étaient tous assis devant leur cour quand une voix a appelé Wilfrid. Celui-ci est allé dans la pénombre, puis est revenu pour ressortir à son insu, puisqu’elle était rentrée dans la cour. Elle explique que c’est après que des amies soient venues l’informer que Wilfried est en train d’être molesté par trois individus que sont Soro, Daniel et un certain Aziz, et qu’ils tiennent un marteau.
Dans toute cette affaire, le boutiquier raconte qu’après que les choses se soient calmées, il est allé rendre visite aux deux prévenus au dispensaire. C’est à son retour qu’il a appris que Wilfried est mort, et il en était ébahi.
Plusieurs coups sur le dos
Une mort qui semble avoir surpris tous, même les prévenus, qui disent qu’ils sont des amis d’enfance, qu’ils ont grandi ensemble et donc, ne souhaitaient pas sa mort.
Selon le certificat médical, Wilfried a reçu plusieurs coups sur le dos. Sa mère raconte qu’elle est allée le trouver à une clinique de la place sans vie, et du sang a coulé sur ses lèvres. Dans toute cette affaire encore, selon le procès-verbal des enquêteurs, il est ressorti que les amis de celui-ci savaient qu’il consommait de la drogue. Et même qu’un jour, il a porté la main sur sa mère.
Celle-ci reconnaît qu’elle a dû faire interner son fils pour désintoxication, car il est ressorti après des examens médicaux qu’il fumait du cannabis. Il a passé 15 jours de désintoxication, et semblait revenir à de bons sentiments. Mais la mère raconte aussi que Wilfried ne s’est jamais remis du fait qu’elle vive avec un autre homme, car elle n’est plus avec le père de celui-ci. Toute chose qui lui a bouleversé. Elle ajoute aussi qu’ils ne vivent pas ensemble, car elle est avec son homme dans la commune de Saaba.
Vindicte populaire ?
Me Soumaïla Belém, avocat de la partie civile, explique que la mère du défunt ne réclame rien comme argent, ni ne veut se venger, mais laisse le soin à la justice de décider du sort des deux prévenus. 1 FCFA symbolique seulement est réclamée.
La défense de Soro, représentée par Me Mohamed Abdoul Aziz Sita, du cabinet d’avocats Logos, estime que dans cette affaire, l’on ne peut rien imputer à son client, qui est Soro. Puisqu’il n’a fait que porter des coups-de-poing à la victime, selon l’instruction du dossier, cela pour se défendre. Toute chose qui est loin d’être un étranglement. En plus, c’est toute une foule qui avait entouré la victime, et donc, tout peut arriver, surtout que c’est un courant d’emportement et nul ne peut raisonner qui que ce soit. Outre cela, à la lecture du rapport d’expertise, tout porte à croire que le décès de Wilfried a été occasionné par plusieurs personnes.
Il estime aussi que ce doit être un acte de vindicte populaire, comme quand l’on crie « au voleur ! que la personne est appréhendée et lynchée. Peut-être aussi que la victime avait mauvaise réputation, et les habitants n’attendaient qu’une occasion pour en découdre avec lui, bref, tout peut arriver quand il y a une multitude de gens, car nul ne peut contrôler une foule en colère ».
Par ailleurs, Me Mohamed Abdoul Aziz Sita plaide le bénéfice des circonstances atténuantes, si toutefois le Tribunal estimait que Soro est coupable. Car il est clair que c’est celui-ci qui a été injustement agressé, et le Code pénal prévoit que lorsqu’une personne faisant l’objet d’une atteinte grave et injustifiée envers sa personne commet une infraction, celle-ci bénéficie de circonstances atténuantes. L’avocat espère que le Tribunal en tiendra compte, d’autant plus que le prévenu est à la barre pour la première fois.
Idem aussi pour l’avocat de Daniel, qui explique qu’à aucun moment, lors de ce procès qui s’est tenu au Tribunal de grande instance Ouaga 1, le vendredi 1er septembre 2023, l’on a dit que son client a porté la main sur la victime. Le procureur, bien avant la défense, a requis la peine de prison de 07 ans dont 05, fermes, et une amende d’un million FCFA avec sursis contre les deux prévenus. Le délibéré est pour ce 08 septembre prochain.
Un fait insolite
Un fait insolite s’est cependant produit lors de la plaidoirie de la défense, car avec la réquisition du procureur, une jeune dame s’est évanouie et a dû être transportée à l’extérieur de la salle d’audience, car elle semblait être assommée par la réquisition à l’encontre de Soro qui semble être très précieux à ses yeux.
Image illustrative
B.SAM
Zoodomail.com
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