Devant le Tribunal : viol d'une mineure de 16 ans requalifié en ...

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Devant le Tribunal

Le vendredi 4 avril 2025, Abdoul a comparu devant le Tribunal de grande instance de Ouaga 1 pour répondre des faits de viol, avec une mineure de 16 ans au domicile de M. Somda. À la barre, le prévenu n’a pas reconnu les faits.

En janvier 2025, Abdoul s'est rendu au domicile de M.Somda pour remettre le téléphone portable à Mme Somda, dans un quartier de Ouagadougou. En arrivant, il constate la présence de la domestique Alice, une fille de 16 ans, ainsi que d'une fillette de 3 ans. Profitant de la situation, Abdoul demande à Alice si elle peut l'inviter à manger, car elle avait un repas en main lorsqu'elle a ouvert la porte. Alice accepte, et Abdoul donne 100 FCFA à la fillette de 3 ans pour qu'elle aille acheter de l'eau. Peu après, un acte inapproprié a eu lieu dans la cuisine. Quelques temps plus tard, un garçon de 10 ans de la famille, rentrant de l'école, remarque quelque chose de suspect dans la cour. Il aperçoit une moto en arrivant et fait un tour de la cour, mais n'y voit personne. Lorsqu'il revient vers la moto, la personne est déjà partie. C’est alors qu’Alice a confié au garçon qu’elle avait été violée par Abdoul, qui est bien connu de la famille. C’est ce qui a conduit Abdoul à la gendarmerie, suite à une plainte de la patronne de la victime. 

 

« Que s’est-il passé dans la cuisine ? » interroge le Tribunal à Abdoul.« Lorsque j’ai demandé à remettre le téléphone à Madame, Alice m’a répondu qu’elle n’était pas là. J’ai ensuite demandé à manger avec elle, et après, j’ai ressenti de l’attirance. Nous sommes allés dans la cuisine et je l’ai embrassée. »
« Y a-t-il eu p3n3tration ? » demande le procureur.« Non », répond Abdoul.
« Dites-nous la vérité, vous risquez une peine d’emprisonnement de 10 ans », avertit le procureur.
« J’ai seulement mis mon doigt et, soudain, un garçon est arrivé. Alice a redressé le rideau pour me cacher, et c’est à ce moment-là que j’ai pu m’échapper », explique le prévenu. 

 

Appelée à la barre, la victime reconnaît avoir accepté l'invitation du prévenu à manger avec lui. « Est-ce que vous le connaissiez auparavant ? », a voulu savoir le Tribunal. « Non, c'est la deuxième fois que je le vois dans la cour », a-t-elle répondu. « Il vous a draguée ? » « Non. » « Il vous a agressée ou ? »  « Quand je suis rentrée pour prendre une cuillère, il m’a poussée. Je suis tombée sur le divan du salon, il a déchirée ma culotte et il m’a violée. Ensuite, nous sommes allés dans la cuisine », a-t-elle expliqué. « Et la fillette qui est allée chercher l'eau ? », questionne le procureur à la victime. « Nous avions déjà fini quand elle est arrivée », répond-elle.

 

 

Selon Madame Somda, la patronne d'Alice, vers 19h le même jour, son fils lui a raconté ce qui s'était passé et a demandé à Alice de venir expliquer ce qui s'était réellement déroulé. Ce n’est qu'après cela qu'elle a décidé de faire examiner Alice et de porter l'affaire à la gendarmerie. Elle a également mentionné que la victime souffre de troubles psychiques. Le procureur a demandé s'il existait un document attestant de ce suivi, ce à quoi Madame Somda a répondu par la négative.

 

Dans ses réquisitions, le procureur a estimé que les faits de viol et de menaces n’étaient pas établis. En effet, dans ses premières déclarations avant l’audience, la victime avait affirmé avoir été violée dans la cuisine. Toutefois, en raison des contradictions dans ses déclarations lors de l'audience, le parquet a écarté les accusations de viol. Cependant, il a reconnu que, comme l’a indiqué le prévenu, ce dernier avait effectué des attouchements sur la victime. Le procureur a également précisé qu’il n’était pas possible de déterminer si un rapport sexuel avait eu lieu, et si celui-ci avait été consenti ou non. En tenant compte de l'âge de la victime et des attouchements révélés par le prévenu, le parquet a requalifié le viol en attentat à la pudeur. Ainsi, le procureur a requis une peine de 12 mois de prison ferme, accompagnée d’une amende de 300 000 F CFA, le tout avec sursis.

 

En délibéré, le Tribunal a requalifié le viol en attentat à la pudeur et a condamné Abdoul à 12 mois de prison, assortis d’une amende de 500 000 F CFA, le tout avec sursis. Le président du Tribunal a été formel à l'égard d'Abdoul : « De telles choses n’ont pas leur place dans les familles. Faites attention, c'est un avertissement. »

Quant à la famille de la victime, si elle n’est pas satisfaite de la décision, elle dispose d’un délai de 15 jours pour faire appel.

 

S.Soubila

Zoodomail.com

 

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